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L’édition 2019 des "Traversées Mauritanides" démarre dans les écoles avec un clin d’œil sur les Prix littéraires, en attendant de croquer du Tahar Ben Jelloun
L'Authentique - Le Festival « Traversées Mauritanides », crinières au vent, chevauche sa 9ème édition avec un plateau littéraire digne des Rois, et comme plat de résistance le grand écrivain marocain, Tahar Ben Jelloun, Prix Goncourt 1987.
Prévu du 19 au 27 janvier 2019, le festival offre cette année des plumes de renommée, la Belge Geneviève Damas « Prix des Cinq Continents » 2012, le Tunisien Yamen Manai « Prix des Cinq Continents » 2017 et le Togolais Kangni Alem « Prix Tchikaya U’Tamsi du Concours Théâtral Interafricain » 1990, sans compter notre compatriote MBarek Beyrouk, « Prix Kourouma » 2016.
Parmi également les invités étrangers, la Marocaine Mai-Do Hamisultane-Lahlou et le Malien résident à Nouakchott Intagrist El Ansari. Ces écrivains, hôtes de la Mauritanie, seront accompagnés au cours de cette édition par des écrivains mauritaniens, Dr. Mamadou Kalidou Bâ, Harouna Rachid Ly, Marième Derwich, Dr. Idoumou Mohamed Lemine, le Géographe N’diawar Kane.
A n’en pas douter, le Festival « Traversées Mauritanides » lancé en 2009 par l’écrivain-poète Moussa Diallo dit Bios fait désormais partie des événements culturels phares en Mauritanie et s’impose comme une manifestation littéraire d’envergure africaine et internationale.
L’édition de cette année a débuté ce samedi 19 janvier par une rencontre entre les élèves de l’école privée Diamly encadrés par leurs enseignants et les écrivains, Geneviève Damas, Mamadou Kalidou Bâ, Kangni Alem et Marième Derwich.
L’après-midi a été consacrée à une table-ronde à l’Institut Français de Mauritanie (IFM) sous la modération de Kissima Diagana. Elle a été animée par Kangni Alem, Geneviève Damas et Mbarek Ould Beyrouk sous le thème « Lire, ce prix. La lecture mène-t-elle à l’écriture et à l’excellence ? ». Une rencontre qui a donné lieu à un échange plein d’interrogations, d’anecdotes et de reprises croustillantes. « Le Prix littéraire est-il une fin ? L’écrivain écrit-il pour un public ? Quelles relations entre l’écrivain et les médias ? » Autant de questions dont les réponses sont restées inépuisées.
Geneviève Damas a donné un aperçu de l’expérience belge, où l’écrivain tente de redonner espoir à une jeunesse issue de l’immigration et qui porte mal son appartenance à un pays dont elle est citoyenne de droit, mais où elle se sent exclue.
Kanyan Alem estime pour sa part que le prix interafricain en théâtre qu’il avait obtenu à 22 ans lui avait ouvert les portes de l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux puis l’université. Il considère cependant que les prix littéraires, même s’ils flattent l’égo, ne sont pas une fin en soi pour l’écrivain. Elle le stimule, mais ne font pas des auteurs les porte-étendards d’une quelconque cause.
Pour MBareck Ould Beyrouk, le prix littéraire, c’est comme une médaille. « Le prix, ce n’est pas une consécration. Je n’ai jamais été grisé par les prix » a-t-il affirmé.
Certains intervenants se sont même demandé si « le prix, ne tue pas l’auteur », malgré que ce genre de consécration entraîne souvent des jalousies, et la foudre des critiques. Parfois, la catastrophe d’une mauvaise réécriture sous de fausses interprétations dues en général à la faible formation littéraire de certains journalistes, entraîne des relations houleuses entre écrivains et médias.
Une belle entame du festival qui démarre ainsi en chapeaux de roue avec un programme alléchant, ponctué de tables-rondes, de conférences, dont celles qui seront animées par Tahar Ben Jelloun le jeudi 24 janvier à 10 heures à l’Ecole Normale Supérieure et l’après-midi à l’IFM , le vendredi 25 janvier à l’Alliance Franco-Mauritanien, le samedi 26 janvier en Arabe à 10 heures à la Bibliothèque Nationale et l’après-midi au Musée National, et enfin la clôture, le dimanche 27 janvier au Centre Culturel Marocain.
Cheikh Aïdara