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31-01-2019

06:29

Mauritanie : un général en remplace un autre

Deutsche Welle - Le général Mohamed Ould Ghazouani, ministre de la Défense, a été choisi comme candidat de la majorité à la présidentielle de mai. Il succédera à un ancien général, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui arrive à la fin de son deuxième et dernier mandat.

De 1978, date du premier coup d’Etat, à ce jour, le sommet de l’Etat mauritanien est occupé par des militaires ou anciens militaires. La seule exception : la courte parenthèse du pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdellahi entre 2007 et 2008. Mohamed Ould Ghazouni est compagnon d’arme d’Ould Abdel Aziz. Ils sont coauteurs des coups d’Etat militaires de 2005 et 2008.

Pour Mohamed Fall Ould Oumeir, éditorialiste, cette forte présence des militaires au pouvoir s’explique par la faiblesse des civils. Il estime ainsi que "la faillite du système politique, du recul des idéologies, de la faiblesse des appareils et de l’élite politique en général font qu’il n’y a que les militaires au pouvoir."

Le Forum national pour la démocratie et l’unité, qui regroupe une dizaine de partis de l’opposition, est en effet, à quelques mois de la présidentielle, à la recherche d’un programme commun et d’une candidature unique.

Les soutiens du président sortant

Les partis soutiens du président Ould Abdel Aziz, qui se rangeront derrière son dauphin, ont une majorité écrasante à l’assemblée nationale. Il est donc fort probable qu’Ould Ghazouani soit le futur président de la République. Pour Mohamed Ould El Hacen, responsable de l’Institut international d’études stratégiques, il y a une sorte de pacte entre civils et militaires qui fait obstacle à une véritable alternance.

Celui-ci se demande si cette situation "est due essentiellement à la force des militaires et à leur présence ou à leur force dans l’esprit des civils, ou encore à la faiblesse de ces civils."

Un deal ?


De toutes les façons, ajoute El Hacen « c’est comme si c’était un deal ou un pacte qui rend quasiment impossible l’alternance civile. » L’actuel président mauritanien est perçu en Mauritanie et au Sahel en général comme une sorte de champion de la lutte contre le terrorisme.

Mohamed Fall Ould Oumeir pense que son dauphin désigné qui « en tant que directeur de la sûreté a démantelé les cellules djihadistes et en tant que chef d’état-major avait remis à niveau l’armée » est capable de maintenir le pays hors de portée des terroristes.





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