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01-03-2019

07:54

L’éditorial de La Nouvelle Expression : Inédit … ça c’est du mauritanien

La Nouvelle Expression - Aussi bizarre que cela puisse paraitre, le Mauritanien s’intéresse plus à la politique que tout autre chose.

Toutes les autres questions de sa vie et de la marche du pays relèvent du fifrelin ; pour le Mauritanien, la politique d’abord. L’élection présidentielle du mois du juin 2019 semble être la préoccupation quotidienne de ce citoyen du désert qui, pourtant, en grande partie, manque de tout, même la culture électorale. Comment voter ? Pourquoi et pour qui voter ?

Voici des postulats essentiels dans la vie et l’existence d’un Etat de droit ou d’un pays qui se dit vivre la démocratie. Le citoyen mauritanien n’en a cure.

Et cette fois encore, dans l’annale des histoires lugubres, pestilentes ou insalubres, la Mauritanie va écrire une page d’une affaire inédite : Nomination d’un président. Un comédien disait, concernant la célérité de publication des résultats des élections, que l’Afrique est de loin en tête. Car on connait déjà notre Président avant même les élections.

Puisqu’ici l’élite a sapé la volonté du peuple, une volonté atrophiée, annihilée. C’est la démission et on encourage à la démission car l’oligarchie qui manipule le peuple l’a fait admettre que le vote est plus une routine sportive de relaxation qu’un acte d’une dimension à caractère politique de nature à influencer la vie des nations. Alors, on se dit que si c’est cela « pourquoi vais-je me fatiguer ». C’est la posture de ce citoyen affecté et infecté…

La Mauritanie, sous l’hégémonie de cette cohorte vénéneuse pour notre devenir, risque d’accentuer la honte comportementale en cette année 2019. On soutient que Ghazouani est le candidat du système, un général… Personne ne peut dire qu’elle a vu sa lettre démission de l’armée ni sa décision de retraite… il reste un homme habillé. Et mieux, lui ne s’est jamais déclaré candidat. Mais c’est la ruée vers ce candidat-président. Car les persifleurs semblent soutenir qu’il est le futur président. Ainsi, des hommes supposés, il y a peu, constants et cohérents dans leur posture politique, quittent leurs navires pour le rejoindre… de la transhumance odieuse dans une Mauritanie pliée.

Dans le camp de l’opposition, c’est tout simplement l’histoire de l’hyène et le lièvre en voyage pour mesurer l’accueil qu’on pourrait leur réserver dans les habits d’étrangers dans un village de vieille tradition…

C’est dire que l’opposition peut, de tout temps, perdre des élections mais de-là à s’auto-ridiculiser, cela relève d’un syndrome qui n’a pour nom que « je suis perdu ». Du difficile choix d’un futur candidat au camp de l’opposition, on fait preuve d’une amnésie politique insultante contre l’histoire politique du pays ou de son propre combat de ces dernières décennies.

Du tâtonnement d’un homme qui n’a pas encore dit son dernier mot concernant son départ du pouvoir au soutient d’un candidat sans connaitre son programme, en passant par les élucubrations de l’opposition pour trouver un candidat unique, on est face à une affaire qui nous fait penser au théorème de Charles Pasqua : « Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire et, si nécessaire, une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien ».

En tout cas, le citoyen hagard risque de démissionner tellement qu’il pense que l’affaire est jouée d’avance. Et on se perd dans les rumeurs les plus folles. Rumeurs qui ont suscité l’analyse d’un journaliste mauritanien qui n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en soutenant que les prochaines élections présidentielles, si elles se tiennent, opposeront le PRDS à l’armée.

Que Dieu préserve la Mauritanie !

Camara Seidi Moussa




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