Cridem

Lancer l'impression
05-05-2019

11:12

Nouvelle flambée de violences entre Israël et Gaza

Le Figaro - La veille, quelque 200 roquettes avaient déjà été tirées de la bande de Gaza vers Israël, faisant un mort. Des raids de représailles ont fait plusieurs morts palestiniens.

Une nouvelle pluie de roquettes tirée depuis Gaza s’est abattue sur Israël ce dimanche. La flambée des violences depuis samedi a coûté la vie à neuf personnes. Un Israélien de 50 ans, dont la maison près d’Ashkelon a été touchée par une roquette en provenance de Gaza samedi, est mort des suites de ses blessures dans la nuit.

D’après le ministère de la Santé à Gaza, les représailles israéliennes de samedi ont causé la mort de quatre Palestiniens dont un bébé et sa mère enceinte et ont fait sept blessés. Israël a toutefois démenti dimanche qu’une de ses frappes ait tué un bébé et sa mère.

«La propagande des organisations terroristes dans toute sa splendeur», a dénoncé le porte-parole de l’armée israélienne, Ronen Manelis, sur Twitter. «La mère et la fille dont ils affirment qu’elles sont mortes dans une attaque israélienne ont été tuées du fait d’armes utilisées par le Hamas», a-t-il ajouté, sans fournir davantage de précisions.

Le mouvement palestinien a également indiqué que deux membres du Jihad islamique étaient morts suite à un raid israélien dimanche. Mahmoud Issa et Fawzy Bawdy ont été tués «dans un bombardement dans le centre de la bande de Gaza», selon le Jihad islamique. En début d’après-midi dimanche, le ministère de la Santé gazaoui a fait état de deux nouveaux morts du côté palestinien après un raid israélien.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche avoir ordonné à l’armée israélienne de poursuivre ses «frappes massives» contre des cibles du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza en réponse aux tirs de roquettes en provenance du territoire palestinien.

Israël a également fermé samedi les points de passage avec la bande de Gaza et les zones de pêche au large de l’enclave palestinienne. Cette décision a été prise en représailles aux tirs de roquettes, a indiqué le ministère israélien de la Défense. Cette nouvelle escalade des violences dure depuis vendredi dans et autour de la bande de Gaza. Samedi matin, près de 200 roquettes tirées depuis Gaza se sont abattues sur Israël. Plusieurs dizaines ont été interceptées par le système de défense anti-missiles israélien, a indiqué l’armée israélienne.

Celles-ci ont été tirées depuis Gaza vers les localités du sud et du centre d’Israël. En plus des villes d’Ashdod et d’Ashkelon, cibles habituelles des tirs en provenance de Gaza en raison de leur proximité avec l’enclave palestinienne, des roquettes ont été tirées sur des villes du centre du pays, près de Modiin et Rehovot.

Le Jihad islamique revendique certains tirs de roquettes

En riposte aux tirs de roquettes, l’armée de l’air a ciblé une trentaine de positions du Hamas et de son allié, le Jihad islamique, l’autre groupe palestinien à Gaza, selon un communiqué militaire. Les chars israéliens ont attaqué plusieurs postes militaires du Hamas. Parmi les cibles figurent cinq bases du Hamas, une base commune du Hamas et du Jihad islamique et plusieurs bases du Jihad islamique dans la bande de Gaza, a ajouté le communiqué.

Le Jihad islamique, un groupe allié du Hamas, a revendiqué le lancement d’une partie des roquettes et affirmé qu’il était prêt à continuer les tirs. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, la branche armée du groupe a menacé d’attaquer plusieurs sites israéliens stratégiques, notamment l’aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv. Une source du Djihad islamique a en outre fait état d’une médiation de l’Égypte, qui joue l’intermédiaire entre le Hamas et Israël, pour tenter de calmer la situation, alors que le mois sacré du jeûne musulman du ramadan commence dans les jours à venir.

Cette escalade, la plus importante depuis plusieurs semaines, intervient au lendemain de manifestations particulièrement violentes le long de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Lors de ces manifestations, quatre Palestiniens ont été tués, dont deux membres de la branche armée du Hamas, dans un raid israélien de représailles après que deux soldats israéliens eurent été blessés par des tirs palestiniens. Le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, avait alors promis vendredi de répondre à l’«agression israélienne».

L’UE appelle à un «arrêt immédiat» des tirs de roquettes

Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou va mener des consultations avec le chef d’État-major et, entre autres, les directeurs de l’Agence nationale de sécurité et du Conseil national de sécurité, a indiqué samedi un porte-parole du premier ministre dans un tweet en anglais.

L’UE a appelé à l’«arrêt immédiat» des tirs de roquettes palestiniennes tirées de la bande de Gaza vers Israël, dans un communiqué diffusé samedi. «Il est urgent de remédier à cette dangereuse situation pour protéger la vie des civils», a déclaré dans le communiqué la porte-parole de l’UE, Maja Kocijancic, en exhortant à une «désescalade». «Israéliens et Palestiniens ont le droit de vivre en paix, en sécurité et dans la dignité», a plaidé la porte-parole. «Seule une solution politique peut mettre un terme à la violence. Les efforts déployés par l’Égypte et l’ONU pour calmer la situation bénéficient du plein soutien de l’Union européenne», a-t-elle poursuivi, en référence aux tentatives de médiation du Caire et des Nations unies pour parvenir à une trêve.

De son côté, la Turquie a condamné la destruction par un bombardement de l’aviation israélienne d’un immeuble à Gaza accueillant les locaux de l’agence de presse étatique turque Anadolu. «Israël a bombardé l’immeuble où se trouvait le bureau de l’agence Anadolu à Gaza, offrant un nouvel exemple de son agressivité. Nous condamnons fermement cette attaque», a déclaré sur Twitter le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin.

Des manifestations depuis mars 2018

Depuis mars 2018, des manifestations ont lieu à Gaza le long de la barrière séparant Gaza du territoire israélien contre le blocus imposé par Israël sur l’enclave palestinienne et pour le retour des réfugiés palestiniens chassés ou ayant quitté leurs terres à la création d’Israël en 1948. Au moins 270 Palestiniens ont été tués depuis cette date, au cours des manifestations ou dans des frappes israéliennes de représailles à des actes hostiles en provenance de Gaza. Deux soldats israéliens ont été tués au cours de cette période. Israël accuse le Hamas d’orchestrer ces manifestations et soutient que les soldats ne font que protéger la frontière afin d’éviter des infiltrations de Palestiniens.

Un cessez-le-feu, annoncé par le Hamas, avait été négocié fin mars sous l’égide de l’Égypte et de l’ONU, permettant un rétablissement du calme pendant les législatives israéliennes du 9 avril. Mais la situation s’est de nouveau dégradée cette semaine, avec un retour des tirs de roquettes et ballons incendiaires palestiniens et des représailles israéliennes.

Le figaro.fr avec
AFP, Reuters Agences



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org