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14-06-2019

22:30

Changement climatique : une autre performance mauritanienne

Sidi El Moctar Ahmed Taleb - Conformément aux dispositions de la Convention-cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC), les parties signataires sont tenues de rendre compte, tous les 3-4 ans, de l’état d’avancement de la mise en œuvre de cette convention au niveau national.

Il s’agit de préparer, à l’intention du Secrétariat de la CCNUCC, ce qu’on appelle génériquement "Communication Nationale". A remarquer, à cet égard, que notre pays a été le premier dans sa zone et parmi les pays en développement, à élaborer sa Communication initiale en 2001 et à respecter ultérieurement le rythme de préparation de ses autres communications (2-CN en 2008 et 3-CN en 2014).

L’organisation ce 12 juin 2019 de l’"Atelier de validation de la Quatrième Communication Nationale sur le changement climatique", constitue, pour plusieurs raisons, une autre performance mauritanienne. En effet, cette 4-CN se distingue par :

- Son élaboration dans les limites des retards tolérés aux pays semblables (5 ans);

- Sa couverture, par rapport à la précédente, de plus de secteurs ou de types d’activités parmi les acteurs du secteur public et privé et la société civile ;

- Une meilleure capitalisation des expériences passées : accent mis sur la quantité et la qualité des données, diagnostic des insuffisances persistantes par secteur, contraintes rencontrées, notamment avec les Points Focaux (collaboration pour la préparation des contributions sectorielles, y compris les projets d’atténuation et/ou d’adaptation à soumettre aux bailleurs de fonds pour financement).

En ce qui concerne les données, celles à caractère scientifiques ne peuvent être correctement réalisées que par des institutions de recherche sectorielle (CNRADA, CNERV, IMROP, INRSP, etc.) alors que les autres font normalement partie des missions d’organismes particuliers (ONS, ONM) et des services de l’Administration centrale chargés de la centralisation de certains types de statistiques.

Il serait, en conséquence, opportun de renforcer les programmes des ces structures existantes en ce qui concerne les changements climatiques, d’introduire ce volet dans les programmes scolaires et universitaires ou de créer une nouvelle structure scientifique et technique pour s’occuper de ce domaine de changement climatique pour le compte des structures déficitaires.

Quant aux insuffisances observées, il incombe à la Cellule de Coordination du Programme National sur les Changements Climatiques, de les centraliser, de les ranger selon un ordre de priorité objectif et de les traduire, ensuite, en projets pour leur trouver les financements nécessaires ; ces projets devant viser surtout à (i) renforcer les capacités d’évaluation de la vulnérabilité des écosystèmes et de conception de stratégies de réponse dans le but de pouvoir assurer, in fine, un véritable changement de paradigmes.

En somme, le pays est unique malgré son organisation en structures multiples et l’existence de plusieurs acteurs en matière de changement climatique. Alors, les défaillances d’une structure ou d’un acteur ne doivent pas nuire au processus d’élaboration de la Communication Nationale ou à la qualité de ce document stratégique qui constituera, pour les années à venir, la seule référence pour l’action du pays et ses partenaires en matière de changement climatique.

Loin de moi l’idée d’inviter ou d’encourager la Cellule à se substituer aux secteurs. Mes propos, visent plutôt à attirer l’attention de la Cellule de Coordination sur la nécessité de faire représenter les secteurs sur la base de critères pertinents dont le degré de vulnérabilité et l’ampleur des impacts du changement climatiques sur les contributions socioéconomiques desdits secteurs.

Dr Sidi El Moctar Taleb Hamme



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