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19-06-2019

15:16

La retraite dorée du président mauritanien chez ses amis émiratis

Mondafrique - Le président sortant, Mohamed Ould Abdelaziz envisage de prendre sa retraite dans la résidence secondaire qu’il s’est faite construite aux Émirats Arabes Unis. La fuite de Varenne, mais façon Mauritanie.

Sous le titre «Comment Aziz prépare sa retraite sous le soleil des Emirats», « La Lettre du Continent », un media généralement bien informé à Paris, explique les préparatifs du clan familial du président Mohamed Ould Abdelaziz pour s’installer aux Émirats Arabes Unis (EAU) après l’élection présidentielle qui devrait avoir lieu le 22 juin.

C’est depuis ce petit pays ami où il séjournait cet hiver que le président mauritanien avait annoncé sa décision de ne pas se représenter pour un 3eme mandat.

Des transferts de cash

Les dirigeants actuels des EAU entretiennent des relations suivies avec le président mauritanien sortant. Les Émirats Arabes Unis passent en effet pour abriter les fortunes mal acquises de nombreux dirigeants du monde arabe et africain. Tout récemment, des émissaires du président Aziz auraient été arrêtés en possession de fortes sommes d’argent lors de leur venue à Dubai, la vitrine bancaire des EAU. Le président Aziz avait dû téléphoner à son ami MBZ, le prince héritier émirati, pour régler cette situation délicate.

Cette retraite du président Mohamed Ould Abdelaziz se ferait quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle du 22 juin 2019. Cet exil serait encore d’avantage précipité si l’un des candidats de l’opposition venait à remporter le scrutin présidentiel. En effet, compte tenu du climat de mobilisation qui règne dans des pays comme le Soudan et l’Algérie où le pouvoir change de mains, on peut imaginer des manifestations massives en Mauritanie si l’opposition l’emportait. Le degré de corruption à Nouakchott qui n’a rien à envier à celui qui existait à Alger a nourri en effet un fort ressentiment populaire.

Le veto de l’armée

Elu en 2009 pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois, le président sortant ne participe pas à la consultation du 22 juin après avoir été tenté, mais sans succès, une réforme constitutionnelle pour briguer un 3ème mandat.

La campagne qui avait été menée par des parlementaires proches pour modifier le texte fondateur s’était heurtée à un refus de l’armée de voir le règne d’Aziz se prolonger. Depuis, l’inquiétude n’a cessé de progresser au sein du clan du président Aziz. Beaucoup de proches du chef de l’état craignent en effet que le dauphin désigné et actuel ministre de la Défense, le général Ghazouani, n’oublie, s’il était élu, qui l’avait fait roi et qu’il ne se retourne contre son bienfaiteur.

Le président Aziz est en train de découvrir qu’il pourrait bien ne pas être le seul sur cette terre à pratiquer l’ingratitude.





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