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28-08-2019

15:16

Mauritanie : l’ambivalence de Ould Ghazouani pointée par les observateurs

Kassataya - L’omerta sur les malversations de Ould Aziz ne donne pas une bonne image du président Ould Ghazouani investi depuis le 1er août dernier encore moins le nouveau gouvernement qui nie toute difficulté économique alors que les caisses de l’Etat semblent vides.

En même temps les observateurs s’interrogent sur l’engagement timide du chef de l’exécutif à lutter contre la corruption. Cette ambivalence inquiète les observateurs qui pointent un nouveau chef d’Etat qui a laissé partir tranquillement son prédécesseur à l’étranger dans des conditions rocambolesques.

En effet Ould Aziz a pris le soin de quitter le pays en affrétant la compagnie internationale mauritanienne. Dans les soutes de l’avion plus de 300 bagages signalés par la presse nationale et sans doute des millions de devises. Cette fuite laisse entendre un deal entre les deux hommes bien avant les présidentielles du 22 juin dernier.

Vu sous ce regard l’omerta sur les malversations de son prédécesseur est considéré par les observateurs comme une complicité. Et les nombreuses demandes de l’opposition pour des enquêtes sont peine perdue. Non seulement Ould Aziz est parti avec une déclaration de patrimoine gardée secrètement par le président de la cour suprême et dont la teneur sera difficilement révélée au grand public.

Les mauritaniens ne se font pas non plus d’illusion dès lors qu’ils constatent que depuis son investiture Ould Ghazouani n’a pas fait de déclaration de patrimoine comme l’exige la loi ainsi que son premier ministre et son gouvernement et d’autres personnalités concernées par la commission de transparence.

Cette position attentiste contraste avec les bonnes intentions du locataire du palais de Nouakchott de sortir du pays de l’impasse politique à laquelle est confrontée le pouvoir pour un dialogue inclusif avec l’opposition.

A trois semaines de pouvoir aucun signal n’est envoyé dans ce sens. Il s’agit également de sortir de l’impasse économique dans un contexte d’endettement publique qui dépasse les 100 pour cent du PIB et une nouvelle monnaie qui n’arrive pas à décoller.

Les finances publiques se portent mal compte tenu de la mauvaise santé des sociétés d’Etat, d’une banque centrale en quête de stabilité et un trésor public à genou. Pour réussir son programme Ould Ghazouani est appelé à lutter d’abord contre la corruption.

C’est le défi le plus urgent compte tenu des nombreux accords de son prédécesseur signés avec des sociétés fictives ou gérées par des proches de l’ancien régime et qui coûtent.

Cherif Kane



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