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27-10-2019

11:43

Le dirigeant de l'Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, tué en Syrie

BBC Afrique - Abou Bakr al-Baghdadi, sans doute l'homme le plus recherché au monde, a été tué dans un raid des commandos américains dans le nord-ouest de la Syrie, déclare Donald Trump.

Depuis cinq ans, les Etats-Unis avaient promis une récompense de 25 millions de dollars US en échange de toute information à même d'indiquer le lieu où il se trouvait. Sous son magistère, l'Etat islamique contrôlait 88 000 kilomètres carrés s'étendant de l'ouest de la Syrie à l'est de l'Irak.

L'organisation djihadiste impose la loi islamique à près de huit millions de personnes vivant en Irak, en Iran et en Syrie.

Le chef de l'Etat islamique était connu dans le monde depuis 2014 après avoir annoncé la création d'un "califat" dans certaines régions d'Irak et de Syrie.

Son organisation a commis un certain nombre d'atrocités qui ont fait des milliers de morts dans plusieurs pays. Malgré la disparition de son leader, l'Etat islamique demeure une force aguerrie et bien disciplinée, dont la défaite n'est pas assurée.

Al-Baghdadi - dont le vrai nom est Ibrahim Awwad Ibrahim al-Badri - est né en 1971 dans la ville de Samarra, au centre de l'Irak, dans une famille religieuse arabe sunnite qui prétendait descendre de la tribu Quraych du prophète Mahomet.

Adolescent, il était surnommé "le croyant" par ses proches en raison du temps qu'il passait à la mosquée locale pour apprendre à réciter le Coran et parce qu'il réprimandait souvent ceux qui ne respectaient pas la loi islamique.

Après avoir terminé ses études au début des années 1990, il s'est installé dans la capitale irakienne, Bagdad. Il a obtenu une maîtrise en études islamiques avant d'entamer un doctorat à l'Université islamique de Bagdad, selon une biographie publiée par ses partisans.

Alors qu'il était étudiant, Al-Baghdadi vivait près d'une mosquée sunnite dans le district de Tobchi, au nord-ouest de Bagdad. Il était décrit comme un homme tranquille, qui gardait le silence, sauf quand il enseignait la récitation coranique et jouait au football pour le club de la mosquée.

Abou Bakr al-Baghdadi aurait embrassé le salafisme et le djihadisme pendant cette période.

Après l'invasion menée par les Etats-Unis, qui a renversé le président Saddam Hussein en 2003, il aurait aidé à fonder un groupe insurgé islamiste, qui aurait mené des attaques contre les troupes américaines et leurs alliés.

Début 2004, al-Baghdadi a été arrêté par les troupes américaines dans la ville de Falloujah, à l'ouest de Bagdad, et emmené dans un centre de détention situé dans le sud du pays.

Le camp de Bucca, où il était détenu par l'armée des Etats-Unis, a été décrit comme une "université" pour les futurs dirigeants de l'Etat islamique.

Les détenus se sont radicalisés et ont développé d'importants contacts et réseaux. Baghdadi aurait dirigé des prières, prononcé des sermons et enseigné des cours de religion pendant sa détention.

Et l'administrateur américain de la prison lui a parfois demandé de servir de médiateur dans des conflits. Il était considéré comme une faible menace par les Etats-Unis, qui l'ont fait libérer après 10 mois de détention.

"C'était un voyou lorsque nous l'avons arrêté en 2004 ", a déclaré un responsable du Pentagone au New York Times en 2014.

Après avoir quitté le camp Bucca, al-Baghdadi serait entré en contact avec la nouvelle organisation Al-Qaïda en Irak (AQI). Sous la direction du Jordanien Abu Musab al-Zarqawi, l'AQI est devenue une force majeure dans l'insurrection irakienne et a acquis de la notoriété pour ses tactiques brutales, dont les décapitations.

Début 2006, l'AQI a créé une organisation faîtière djihadiste appelée le Mujahideen Shura Council, à laquelle le groupe d'al-Baghdadi a prêté allégeance et a adhéré.

Après avoir consolidé son emprise sur des dizaines de villes irakiennes, l'Etat islamique a proclamé la création d'un "califat", un Etat gouverné selon la charia, par un "calife" ou représentant de Dieu sur terre.

Dans le discours officiel, al-Baghdadi enjoint aux musulmans de rejoindre l'Etat islamique et de mener une guerre pour la foi, contre les incroyants. Des dizaines de milliers d'étrangers ont répondu à son appel.





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