Hamédine Kane - Après sa brillante élection à la Présidence de la République, et s’être entouré d’une équipe de travail composée de technocrates et très avisés sur la marche des affaires publiques, Mohamed Cheikh Ould Ghazaouni n’entend pas donner un répit à son gouvernement pour la mise en œuvre du programme économique et social qu’il avait promis de réaliser au peuple mauritanien au lendemain du 22 juin 2019.

Ce programme englobe tous les domaines qui préoccupent nos citoyens : santé, agriculture, logement, égalité de chances, droit de l’homme, éducation et la croissance de notre économie qui est plombée, il faut le rappeler d’ores et déjà, par une dette extérieure avoisinant cinq milliards de dollars soit l’équivalent de notre PIB.

Tous ceux qui avaient suivi les déplacements du président lors de ses différentes campagnes politiques, à travers toute la Mauritanie, ont été convaincus de sa sincérité de vouloir sortir notre pays des difficultés héritées d’une mauvaise gestion de son économie.

Pour mettre au défi les membres du nouveau gouvernement, chargés de la déclinaison de son programme sur le terrain de la réalité, le Président avait fixé, dès sa prise de fonction, cent jours pour chaque ministre afin de réaliser certains axes prioritaires de son programme électoral inscrits sur une feuille de route : ceci est une première dans notre pays car il est de tradition qu’une fois nommés, nos ministres croient l’être dans la durée, comme dans les précédents régimes, et ne se sentent plus assujettis à une obligation de reddition des comptes.

Avec le Président Gazouani, pour ceux qui le connaissent, cette époque semble bien être révolue ; chaque Ministre de la République sera désormais jugé sur les résultats de son travail. Cette règle a été maintes fois annoncée lors de la campagne présidentielle et confirmée au cours des séances hebdomadaires du Conseil des Ministres.

Maintenant voilà arrivés à terme les cent jours que le président avait fixés aux ministres pour reprendre en main la situation du pays.

Sans vouloir nous aventurer sur le contenu des grandes lignes de la feuille de route remise à chaque chef de département, nous avons l’espoir, en tant que citoyen ayant soutenu le programme présenté par le Président Ghazouani, lors du dernier scrutin, que les ministres, issus de la majorité dominée par l’UPR, auront mis à profit les cent jours qui leur sont impartis pour réaliser certains objectifs stratégiques de performance de notre Administration qui est le bras séculier de l’Etat et son principal moteur développement :

En tant qu’acteur de la société civile ayant voté Ghazouani nous attendons de ces cent jours de travail ministériel les performances dans les domaines des prestations de notre administration et notamment, dans la lutte contre l’absentéisme notoire des agents de l’Etat qui perturbe gravement le fonctionnement normal des services publics, la lutte contre les pratiques courantes de la corruption qui minent les appareils administratifs de l’Etat, l’amélioration de la qualité du service rendu aux citoyens par un meilleur accueil de ces derniers, l’accroissement des ressources publiques par un meilleur rendement du recouvrement fiscal, la maitrise des dépenses par une meilleure gestion des commandes publiques et enfin l’accélération du processus de mise en œuvre des axes prioritaires de la Stratégie Accélérée de Croissance et de la Prospérité partagée (SCAPP) qui a pris le relai du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLCP).

Hamédine Kane

Fonctionnaire à la retraite

Ancien Maire de la Commune de TEKANE