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20-11-2019

06:29

Le Président de la République appelle à une résolution de l’ONU pour la Force conjointe du G5 Sahel

AMI - Le Président de la République Islamique de Mauritanie, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a appelé, lundi, à une résolution de l’ONU en faveur de la Force conjointe du G5 Sahel avec un financement pérenne.

Le Président de la République, qui s’exprimait dans une interview avec le quotidien sénégalais Le Soleil, parue mardi, a également préconisé un mandat plus robuste au profit de la MINUSMA pour qu’elle puisse s’engager pleinement dans la lutte contre le terrorisme au Mali.

« Il faut que la communauté internationale s’implique davantage pour le règlement définitif de la crise libyenne », a-t-il aussi recommandé, considérant que cette crise est un facteur déstabilisateur de toute la sous-région. Il a en outre appelé, la communauté internationale à accélérer la mise en place des dons promis au G5 Sahel.

Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a accordé cette interview en marge du 6ème Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique dont il était co-président. Mon statut d’invité d’honneur à cette rencontre est « une marque de considération du Président Macky Sall qui m’honore amplement et démontre, si besoin est, notre attachement profond aux multiples liens fraternels faits d’amitié et d’estime mutuelles qui unissent nos deux pays », a-t-il souligné.

S’agissant de la lutte contre le terrorisme, le Président de la République a expliqué qu’aucune stratégie dans ce domaine ne saurait être efficace si elle ne s’attaque pas aux causes profondes qui lui offrent un terreau favorable. Pour lui, il est essentiel que le leadership de la lutte contre le terrorisme soit confié aux Etats qui y font face au quotidien.

Le Président de la République a salué les efforts de l’UE qui est un « partenaire privilégié au Sahel », mais il a estimé que ses mécanismes de fonctionnement retardent la mise en place des financements annoncés et limitent ses domaines d’engagement. Quant à l’approche américaine, a-t-il signalé, elle privilégie la coopération bilatérale dans le cadre de laquelle un matériel destiné à renforcer les capacités des bataillons de la Force conjointe a été livré aux différents pays.

Abordant l’exploitation du gisement gazier Grand Tortue-Ahmeyim, à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal, le Président de la République s’est félicité des « belles perspectives économiques » qui s’offrent aux deux pays, tout en prônant la vigilance extrême et d’avoir à l’esprit que les hydrocarbures sont des ressources non renouvelables. Il a garanti, à ce sujet, que l’exploitation des ressources en hydrocarbures mauritaniennes sera transparente, affichée et connue de tous, en premier les citoyens du pays tout comme les partenaires au développement.

Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a aussi fait savoir que la priorité sera accordée à la création des conditions propices à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Il a exprimé l’intention de poursuivre les efforts engagés en matière d’aménagements hydro-agricoles et de renforcement des voies d’accès sur la rive mauritanienne du Fleuve Sénégal, un « bien commun » à préserver et à exploiter de façon optimale.

Evoquant la CEDEAO, le Président de la République a expliqué que les experts mauritaniens et ceux de cet ensemble sous régional travaillent d’arrachepied pour permettre la mise en application rapide par la Mauritanie du Tarif Extérieur Commun et du Schéma de Libéralisation des échanges de la Communauté.

Répondant à une question sur l’esclavage en Mauritanie, le Président de la République a souligné que notre pays n’est pas esclavagiste, expliquant que ce mot (esclavagiste) suppose que l’esclavage est institutionnalisé. Or, a-t-il dit, l’arsenal juridique national « sur ce sujet ne souffre d’aucune insuffisance », ajoutant que la pratique de l’esclavage est réprimée vigoureusement par les lois du pays et considérée comme crime contre l’humanité.

Cependant, a admis Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, les séquelles de ce phénomène avilissant existent bien encore malheureusement dans le pays, tout comme d’ailleurs dans d’autres pays, réaffirmant que la priorité consiste à travailler avec fermeté et engagement pour venir à bout de cette situation. « Nous ferons de la justice sociale et de l’égalité des chances pour tous notre principal cheval de bataille », a-t-il conclu.





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