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17-12-2019

06:00

Mauritanie : défis de l’insertion des jeunes et de la croissance économique [Photoreportage]

La Mauritanie se dirige vers l’élaboration d’une stratégie prévisionnelle et pérenne pour lui permettre de mieux répondre aux besoins des entreprises. En attendant, experts et entrepreneurs passent au peigne fin l’ossature des offres de formation professionnelle…

Jeudi 12 Décembre, lors d’une table-ronde, au siège de l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM), organisée en marge des 40 ans de présence du Groupe AFD en Mauritanie, experts et entrepreneurs étaient invités à débattre sur « Formation technique et professionnelle et Emploi : quelles actions pour répondre aux défis de l’insertion des jeunes et de la croissance économique de la Mauritanie » …

M. Wane Abdoul, secrétaire général de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Mauritanie (CCIAM), a entamé ses propos en rappelant que « la problématique de la formation professionnelle est au cœur de toutes les préoccupations à la fois du secteur privé que du secteur public ».

« Je pense qu’il n’est pas question de jeter l’anathème à l’un ou à l’autre. C’est vrai qu’il y’a une offre de formation qui existe, qu’il y’a une stratégie de la formation professionnelle et technique qui existe, mais les choses doivent être dynamiques. Aujourd’hui, on est dans un contexte assez particulier. D’abord, il y’a de nouveaux métiers qui se créent du fait que nous avons aujourd’hui un pays qui a des activités nouvelles sur lesquelles nous n’étions pas préparés. Il va falloir que dans la nouvelle stratégie qu’on intègre cette donne », a souligné M. Wane.

Par ailleurs, M. Wane a aussi rappelé, dans le sillage de la zlecaf ou des APE, que la Mauritanie devra faire face au « besoin de compétitivité qui exige de nouvelles compétences, qui exige une nouvelle façon de travailler, qui exige une nouvelle façon de gouverner les entreprises », avant de plaider pour la mise au jour des offres de formation.

Les centres de formation existent, « mais ce qu’il faut, c’est prendre en charge les préoccupations des entreprises et leurs besoins, explique Wane Abdoul. Plusieurs enquêtes ont été faites pour identifier les vrais besoins des entreprises. C’est fait, on le sait : quels sont les besoins ? On n’a pas besoin d’inventer la roue. Maintenant, il faudrait qu’il y’ait une implication de toutes les parties, que les entreprises jouent le jeu aussi. L’insertion est très importante. Si l’on forme des jeunes qui, après, n’arrivent pas à intégrer dans les entreprises, on risque toujours de tourner en rond ».

Pour M. Wane, face aux opportunités d’emplois et de croissance qui profilent à l’horizon, notamment dans le domaine du gaz et du pétrole, la Mauritanie doit se prémunir, pour ne pas se voir dépasser par les évènements.

« Nous sommes en train de discuter avec BP (British Petroleum) sur le local content. Il y’a des entreprises mauritaniennes qui ont besoin de se positionner mais malheureusement si on ne fait pas attention, si on ne renforce pas les compétences, on risque de ne pas pouvoir capter ces opportunités d’emplois et de croissance. Ce sont d’autres entreprises qui vont venir », explique-t-il.

L’avis de M. Wane est partagé par M. Hugues DELORT-LAVAL, directeur général de Mauricim, qui reconnait qu’un processus d’évaluation des besoins des entreprises s’impose.

« Moi, j’ai des besoins en formation parce que cela fait près de dix ans qu’on n’a pas recruté des électriciens, des mécaniciens dans mon usine. C’est de l’industrie lourde, la cimenterie. Comme l’ensemble de mon personnel, techniciens et ouvriers, doivent y aller chaque année. Moi, j’ai le souci pour le long terme sur le renouvellement. Dans ce cadre-là, je suis à la recherche de mécaniciens industriels et d’électriciens industriels à embaucher. C’est moi qui embauche et je ne vais pas me faire imposer quelque chose par des structures étatiques. Moi, j’offre du travail, mais à des gens formés. Moi, ce que j’attends des structures de l’Etat mauritanien, c’est qu’elles me proposent des gens formés, que je puisse embaucher et auxquels je puisse apporter des formations supplémentaires », a dit M. Delort-Laval.

« De quoi avons-nous besoin aujourd’hui ? De quoi avons-nous besoin comme compétences à moyen terme ? », s’interroge Mme Virginie Lucas, Responsable équipe projet Emploi-Référente auto-emploi, entreprenariat au sein de l’AFD. Pour Mme Lucas, ces questions à se poser sont importantes pour se préparer et accompagner la mutation de l’économie et les potentiels de croissance, en Mauritanie.

Texte : par Babacar Baye NDIAYE
Crédits photo : Cridem/Babacar Baye NDIAYE

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