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01-01-2020

18:19

Collectif 125 (diplômés producteurs de riziculture) : Entre amertume et espoir, Au secours Mr le Président !

Jidou Nemin - I. Contexte

Le programme d’insertion des diplômés chômeurs, piloté par les deux Ministères de l’Emploi, de la formation professionnelle et le Ministère du développement Rural en 2011, fut un évènement majeur voire une expérience pionnière vers la création d’une génération de jeunes producteurs pour résorber le chômage et relever de nombreux défis liés au développement du secteur agricole, notamment pour l’augmentation de la production agricole et la souveraineté alimentaire.

La ferme de M’pourié a été créé en 1969, une superficie mise en valeur de 4000 ha, principalement la riziculture appuyée par la Coopération chinoise. Différents opérateurs économiques ou entreprises agricoles ont intervenu en l’occurrence l’organisation arabe pour le développement agricole «AAID» suivie d’une entreprise espagnole qui a rencontré beaucoup d’obstacles et en finalité ont abandonné les lieux.

Elle se subdivise communément en 2 secteurs : l’ancienne superficie qui a été aménagée par les chinois et les coopératives et la seconde appelée extension aménagée en 2010- 2011 par la SNAAT intégrant l’actuel programmes des diplômés.

Les travaux sur certains ouvrages n’ont pas été achevés, impactant la distribution des parcelles. Certains ont hérité des parcelles meilleurs et d’autres malchanceux dans les parties à corriger.

Les diplômés chômeurs organisés en association et comptant parmi eux des ingénieurs n’ont jamais été associé directement au processus d’aménagement, ni à sa réception malgré les multitudes sollicitudes de collaboration pour l’appropriation.

II. Les contraintes structurelles et Quelques acquis à l’actif des 125 à consolider

En dépit de toutes ces contraintes structurelles liées à la réhabilitation et l’extension de la ferme au démarrage de la campagne 2011- 2012 , les jeunes producteurs ont participé et contribué à la production et l’amélioration de la qualité du riz local.

• Près de 5 000 Tonnes de riz de qualité a été commercialisé.

• Création d’emploi dans les parcelles près de 450 emplois directs.

• Amélioration la qualité taux d’usinage avoisinant les 60 %

• Production de résidus pour la production d’aliment de bétail

• Confiance des consommateurs mauritaniens au riz local

• Impacts sur l’importation du riz et sur l’économie des devises du pays.

• Arrivée de nouveaux agriculteurs et investisseurs en confiance dans un secteur attractif.

• Mise en réseaux avec d’autres jeunes agriculteurs dans le cadre du Maghreb et du PDAA

III. Prolifération de la Gabegie

A partir de 2013, la situation s’est nettement détériorée avec une politique marquée par la mauvaise gouvernance et la gabegie qui a marqué un coup d’arrêt vers une faillite générale. Le programme s’éloignait peu à peu de sa vision du développement à tous les niveaux ( location foncière, cout élevé trafic d’influence et corruption systématique sur la gestion de l’eau, surfacgturation des engins tracteurs, moissonneuses batteuses, heures de niveleuse de la Délégation du MDR.

Les différents fonds destinés à la lutte contre les ennemis de cultures herbicides (opération oryza longistaminata pou riz sauvage, Typha australiensis et d’autres subventions ont été gérés dans le manque de transparence absolue. Nos observations sur le terrain sont corroborées dans les différents rapports de la cour des comptes 2013- 2014- 2015. Les questionnements qui intriguent, qui a réceptionné en l’état le périmètre aménagé en 2011 ?

Le constat est amère, plus de 40% du périmètre n’est pas opérationnel. La superficie de chaque exploitant est de 10 ha. Mais en réalité la moyenne exploitée est de 5 à 6 ha. Les autres superficies sont soit envahies par les mauvaises herbes ou ne s’irriguent point, et cette information est connue par l’ensemble des acteurs exerçant la politique de l’autruche.

L’Opération qui consista à éponger des dettes agricoles « anciennes », estimées à quelques 13 milliards d’ouguiya en 2013 a été unanimement saluée. Les diplômés producteurs en ont bénéficié à hauteur de 100 millions ouguiya MRO soit près de 0,76 %. Une analyse objective de cet effacement de la dette agricole, révèle qu’elle a en grande partie été orientée en faveur des grands producteurs endettés. En 2015 la ferme de M’Pourié a démarré une campagne de location des terres des diplômés en vue de normaliser leur dettes auprès de la CDD. Les montants de location collectés n’ont jamais été versés dans leurs comptes respectifs par le Direction de M’ Pourié.

Ces détournements ont été dissimulés. Les gabégistes sont d’autant plus organisés et puissants qu’ils sont capables de mettre en prison qui ils veulent (3 personnes du groupe ont été victimes), sous prétexte qu’ils n’ont pas payé leurs dettes sans oublier que des menaces sévères sont très souvent adressées à l’ensemble. Ce qui est sidérant que ces emprisonnements ont un caractère sélectif se basant toujours sur la vulnérabilité des personnes, sous les consignes du Directeur actuel de la CDD de Rosso, Bouya Ahmed Moulaye Hachem , qui en tant qu’ordinateur du budget à toujours libérer très tardivement les crédits de campagne ce qui porte forcément préjudice aux exploitants.

Autre déception partagée par l’ensemble des acteurs, est la promotion de l’ex directeur de la ferme de M’Pourié Mr Sidi El Khair Taleb Khyar comme Directeur de l’Ecole nationale de vulgarisation et de formation agricole à Kaédi après sa forfaiture , de la part de la Ministre du développement rural Mme Lemine Khotob Mome , dans ce cadre on ne peut passer sous silence la gestion calamiteuse, clientéliste et prédatrice de Mr Sidi El Khair de la station de pompage.

Vue l’ampleur de la situation, des mesures correctives sur les problèmes de réseau déjà cités, devraient être immédiatement engagées après la première campagne. Pourtant le collectif a insisté incessamment auprès de Mr Coulibaly Oumar Coordinateur du projet pour faire une évaluation à mi-parcours. Le Collectif 125 a décidé de contacter pour sensibiliser les administrations et les partenaires pour mieux édifier sur le processus

IV. Recommandations et Perspectives

A la lumière de ce qui précède, il y’a impérieuse nécessité

1. changer les équipes dirigeantes en se basant sur la probité morale et intellectuelle, sur l’éthique et la compétence

2. Organiser des missions de terrain (département de tutelle et collectif des 125 en vue d’acquérir au moment opportun les écueils qui se posent à ce secteur

3. Instaurer un audit permanent (semestriel ou annuel) afin de rendre au clair la gestion financière

4. Faire renaitre la contribution des jeunes producteurs particulièrement des agronomes aux résultats technico –économique, à la vision et à la stratégie de l’état sur le secteur agricole

5. Récupérer les montants de location spoliée

6. Réhabiliter selon les normes requises les aménagements de la ferme en y intégrant les parcelles des diplômés

7. Octroyer de titres fonciers aux bénéficiaires

8. Analyser les contraintes techniques et environnementales

9. Mettre en place un archivage technique pour le suivi de la parcelle ou d’un secteur.

10. Disponibiliser une mécanisation appropriée et faciliter l’accès.

11. Mettre en place une unité de transformation pour le collectif des 125

12. Fournir des intrants de qualité à des coûts raisonnables

13. Compenser financièrement l’arrêt agricole

14. Impliquer les techniciens et ingénieurs agronomes et autres spécialistes pour bénéficier de de leurs expertises et savoir professionnels.

En fin, sur une note d’espoir nous ne pouvons conclure sans évoquer l’ambitieux programme du Président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani dont le fondement se décline en engagements solennels sur la justice et l’égalité.

Aussi, l’intérêt particulier et son soucis permanant porté aux couches vulnérable, également d’être au chevet comme il si bien dans discours des compétences laissées en rade.

Le collectif est déterminé à accompagner et à participer activement aux réalisations fixées dans le programme, particulièrement la renaissance d’une agriculture autosuffisante aussi bien en quantité qu’en qualité.

Ampliations

• La Présidence

• La Primature

• La Direction de la Ferme de M’Pourié

• La Wilaya et d

• Le Ministère du Développement rural

• Le Ministère de l’Emploi

• Cour des comptes





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