Kassataya - L’AJD-MR et les FPC figurent parmi les pionniers de l’opposition anti-système en Mauritanie. Aujourd’hui leurs leaders respectivement Ibrahima Sarr et Samba Thiam font face a une nouvelle diabolisation du régime de Ould Ghazouani malgré la normalisation des relations avec l’opposition.

Ce positionnement des nouvelles autorités de Nouakchott est en contradiction avec la volonté politique d’unite nationale et de cohésion sociale. Face à ce destin commun les deux combattants de la liberte constituent l’avant garde d’une opposition anti-système sur la scène nationale avec l’UFP historiquement un parti révolutionnaire critique aujourd’hui par une bonne partie de ses militants.

L’IRA de Ould Abeid fait partie d’une opposition crypto-esclavagiste du régime même s’il s’oppose au système contrairement à l’opposition dialoguiste symbolisée par Ould Boulkheir et Ould Houmeid proches du pouvoir.

Ibrahima Sarr et Samba Thiam sont les deux leaders qui incontestablement ont toujours remis en cause le maintien et le renforcement de la langue arabe à l’origine de la mal cohabitation entre les différentes composantes nationales depuis les indépendances en 60 jusqu’a nos jours.

C’est encore les deux anciens dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie qui ont levé toute ambiguïté sur le génocide des negro-mauritaniens autrement dit ces massacres planifiés et exécutés au nom d’une idéologie raciste et importée nassero-Bathiste sous le régime de Ould Taya en 89 et l’assassinat extra-judiciaire de 28 soldats negro- mauritaniens à Inal en 91.

Et en 2009 Ould Aziz va initier un génocide biométrique sur les traces de Ould Taya dans le cadre de la « denegrification » de la Mauritanie faisant des milliers de negro-mauritaniens des apatrides et des étrangers chez eux.

Et c’est cette même idéologie qui renaît aujourd’hui sur ses cendres au sein de l’UPR et de l’assemblée nationale et à laquelle défient les deux anciens compagnons de cellule aujourd’hui unis autour d’une opposition contre des régimes qui changent de locataires du palais de Nouakchott et non de système érigé en état raciste.

Le drame des mauritaniens c’est d’être gouvernes depuis 78 par des militaires qui n’ont pas pour vocation politique de faire vivre une démocratie. L’election de Ould Ghazouani s’inscrit dans cette perspective et il est aujourd’hui comme les autres militaires comptables de tous les genocides des negro- mauritaniens.

La faiblesse de L’AJD-MR et des FPC réside dans le fait que leurs leaders sont maintenant isolés après leur sortie d’une coalition présidentielle qui a fait ses preuves. Ibrahima Sarr traverse une zone de turbulences et Samba Thiam attend toujours son récépissé.

Qu’importe ce passage momentanément difficile ils apparaissent comme les figures les plus emblématiques de l’opposition qui peuvent faire avancer la question nationale toujours en sourdine par Ould Ghazouani. Ce sont des forces patriotiques auxquelles les mauritaniens peuvent compter pour une Mauritanie juste et apaisée.

Cherif Kane