Cridem

Lancer l'impression
04-02-2020

11:12

Interdiction du Français dans l’hémicycle : Pourquoi une telle mesure ?

Mohamed Ould Laghlal - La langue, outil principal et incontournable de la communication, est un moyen efficace et indispensable, qu’utilisent les êtres humains dans leurs relations quotidiennes.

Elle permet donc aux individus, quelles que soient, par ailleurs, leurs différences sur les plans ethnique, culturel, social, économique, politique ou autres, de s’écouter, d’échanger des idées, des points de vue, des expériences, des connaissances, d’exprimer leurs hétérogénéités qui doivent être perçues comme étant une richesse qu’il faut véritablement exploiter et ce pour le bien de tous.

Ceci dit, je ne m’empêcher de dire qu’interdire aux députés mauritaniens issus des communautés Poular, Soninké et Wolof l’usage de la langue française dans l’Assemblée Nationale au moment des audiences est, à mon sens, une mesure arbitraire, choquante, contraignante et discriminatoire.

En effet, elle prive une bonne partie de nos parlementaires d’un droit élémentaire, celui de s’exprimer selon leur choix pour faire passer leurs messages et en même temps aussi, elle les empêche de profiter de la totalité des interventions de leurs collègues et des membres du gouvernement car la traduction de l’une de nos langues nationales Poular, Soninké ou Wolof ne se fait exclusivement que vers l’Arabe.

Il importe de souligner que par ces temps qui courent, nous avons beaucoup entendu parler d’unité nationale, d’ouverture sur l’opposition et de bien d’autres thèmes de nature à contribuer au développement harmonieux de notre pays et à la construction de la Mauritanie par l’ensemble de ses fils.

Pour finir, ce qui me laisse perplexe c’est l’introduction, à ce moment précis, de la problématique des langues, problématique qui n’a jamais pu trouver une solution véritable qui satisfasse l’ensemble des mauritaniens. Ne s’agit-il pas là de porter atteinte à la réalisation du programme de campagne et aux promesses de l’actuel Président de la République Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouany ? Il se peut que ce soit une sérieuse probabilité.

Mohamed Ould Laghlal
Inspecteur de l’enseignement fondamental
à la retraite





"Libre Expression" est une rubrique où nos lecteurs peuvent s'exprimer en toute liberté dans le respect de la CHARTE affichée.

Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org