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23-02-2020

15:24

Mali. Au moins trois soldats tués dans l’attaque d’un camp militaire près de Tombouctou

Ouest-France - Au moins trois soldats maliens ont été tués ce dimanche 23 février lors de l’attaque d’un camp de l’armée dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, par de présumés djihadistes, a-t-on appris de source militaire et auprès d’élus locaux.

« Trois de nos hommes sont tombés au front dimanche lors d’une attaque djihadiste à Bambara Maoudé » (100 km au sud de Tombouctou), a déclaré un responsable de l’armée à Tombouctou contacté par téléphone. « Au moins trois militaires ont été tués, deux autres n’ont pas été retrouvés pour le moment », a pour sa part déclaré un élu de la localité.

Selon un autre élu local, "les terroristes sont partis avec des véhicules et du matériel militaire", mais aussi "avec des corps de leurs camarades tués".

Un renfort de l’armée malienne est arrivé sur les lieux après l’attaque, selon une source militaire étrangère.

Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et djihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.

Renforts et dialogue

L’armée malienne est rentrée le 13 février à Kidal (nord), ville symbole sous le contrôle d’ex-rebelles touareg d’où elle était absente depuis des années et où son retour est censé manifester le rétablissement de la souveraineté de l’État, qui ne s’exerce plus sur de larges étendues du pays.

Les unités entrées dans Kidal, dites "reconstituées", comprennent d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne conformément à l’accord de paix d’Alger de 2015.

Un bataillon de l’armée malienne reconstituée a également pris ses quartiers cinq jours plus tard à Tombouctou.

La mise en œuvre de l’accord d’Alger, avec ses dispositions pour l’intégration des ex-combattants, ainsi que le redressement de l’autorité de l’État sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise, en plus de l’action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises de Barkhane, africaines et onusiennes.

Barkhane vient d’annoncer son passage de 4 500 à 5 100 hommes d’ici à fin février, dans l’espoir d’inverser le rapport de force sur le terrain, alors que les groupes djihadistes multiplient depuis quelques mois les attaques au Sahel, entretenant une insécurité chronique pour les civils et infligeant des pertes régulières aux armées locales.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a reconnu récemment l’existence d’une démarche pour dialoguer avec certains djihadistes, la justifiant par la nécessité d’explorer les voies d’une sortie de crise après huit années de guerre sans issue rapide en vue.

Ouest-France avec AFP





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