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DPG du PM : le mot de Mohamed El Khamess Ould Sidi Abdallah, Député de Mederdra
Mohamed Mbarek El Banoun -
Excellence Monsieur le Président
Monsieur le Premier Ministre
Mesdames et Messieurs les Ministres
Chers Collègues
J’ai lu et relu, le bilan d’étape du gouvernement, que les services du Premier Ministre ont distribué aux membres de la représentation nationale.
J’ai été frappé par la clarté de cet exposé et la démarche, éminemment didactique qui le sous-tend.
Même si on peut regretter, à la fin, l’absence d’une petite table des matières, pour mieux s’y retrouver.
Contrairement aux interventions faites, par le passé, dans cet hémicycle, par certains chefs de gouvernement, j’ai senti un ton nouveau, un souffle, empreint de sincérité et d’une réelle volonté de prendre à bras le corps, les nombreux problèmes qu’affronte le pays.
Un exposé, il faut le souligner exempt de toute démagogie.
Le Premier Ministre a passé en revue ce que le gouvernement a déjà effectivement, réalisé et ce qu’il compte entreprendre aux cours de cette année.
Ce programme aborde avec pertinence, tous les aspects de la vie nationale sur les plans, politiques, économiques, sociaux, sécuritaires et environnementaux.
Sans flagornerie aucune, le Premier Ministre est apparu à l’image du Président Ghazwani, un homme compétent, affable et posé, soucieux de l’intérêt général dont la probité et l’intégrité morale restent indiscutables.
J’espère que la classe politique nationale, toutes tendances confondues, s’inspire de ce bel exemple d’abnégation et de dévouement au service d’un pays meurtri par des décennies d’arbitraire ; de corruption, de mauvaise gestion et de gabegie.
Ce programme décliné par le Premier Ministre, augure, je l’espère de l’entrée de plain-pied, de la Mauritanie dans un véritable Etat de droit où les libertés individuelles et collectives seront pleinement respectées et où aucun mauritanien ne sera plus laissé sur le bord de la route ce qui contribuera à renforcer davantage la cohésion et l’unité nationale.
Dans le bilan exhaustif présenté par le chef du gouvernement, une mesure a particulièrement, retenu mon attention. Il s’agit de la probable création prochaine d’une Administration Nationale de la Zakat laquelle devra, en toute bonne logique, être rattachée directement à la Présidence de la République. Il s’agira d’une première dans le monde arabo-musulman, Cette louable initiative sera sans doute, copiée un peu partout dans le monde musulman, pour le musulman, la Zakat est une obligation religieuse au même titre que la prière. Toujours, il faut se rendre à une évidence : le mode d’acquittement actuel de la Zakat, tel que pratiqué dans les pays musulmans n’est pas conforme avec la Sounna du Prophète, je dis bien, n’est pas conforme à la Sounna du Prophète car du temps du messager d’Allah et des quatre califes bien guidés, la Zakat était perçue, puis versée dans le trésor public pour être redistribuée équitablement, entre les pauvres et les nécessiteux, contribuant ainsi à un nivellement par le bas de la société.
La création prochaine de cette Administration Nationale de la Zakat, permettra de sortir du cadre archaïque, désordonné et peu fiable de la distribution traditionnelle de cette obligation religieuse.
Le budget de cette nouvelle structure se chiffrera, sans doute, en centaines de milliards d’anciennes ouguiyas. Avec cet apport colossal d’argent frais on pourra, largement ; contribuer à éradiquer les fléaux de la pauvreté et de la précarité ; en Mauritanie et alléger, considérablement les charges sociales de l’état.
Pour mener à bien cette mission cruciale le tout sera de trouver des hommes qui soient à la fois compétent et au-dessous de tout soupçon dans la gestion des deniers publics.
Devant la crainte de voir une partie même infime, de leur argent leur échapper, nombre d’homme d’affaires et de gens fortunés vont, probablement se dresser contre l’aboutissement de cette initiative historique et tout faire pour l’étouffer dans l’œuf.
Pourtant, il est prouvé que l’acquittement de la Zakat a un effet multiplicateur sur le patrimoine.
La mise en œuvre d’une telle initiative est de nature à mettre le pays à l’abri de graves secousses sociales aux lendemains incertains.
Par ailleurs, les énormes revenus générés par l’Administration Nationale de la Zakat mettront aussi à l’abri, durablement, contre les problèmes de déficits budgétaires qui, souvent, conduisent à solliciter un accord d’ajustement structurel avec le FMI.
Enfin, il ne serait pas judicieux, de mon point de vue, de rattacher (El AWGAF) à l’Administration Nationale de la Zakat. Les revenus gérés sont de nature différente et ce rattachement ferait perdre à la structure chargée de la Zakat, quelque peu, de sa force symbolique et de son originalité.
En revanche (EL AWQAF) pourront intégrer, comme direction générale dans l’organigramme du Ministére des Affaires Islamiques. C’est le cas dans plusieurs pays arabes : Maroc, Egypte, etc… .
Pour plus de détails sur cette affaire de la Zakat, on pourra se référer au livre du professeur Moussa Hormat-Allah, intitulé : « les gouvernants arabes et l’Islam ».
Je vous remercie