Cridem

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27-11-2020

12:10

Cadre de Concertation des Victimes des Evènements de Mauritanie 1986-1991 - CC/VE: Communiqué

CC/VE - Depuis plusieurs années, les victimes du passif humanitaire réclament son règlement. Malheureusement, tous les régimes se suivent et se ressemblent ; aucun d’eux n’a décidé de prendre à bras le corps la résolution de ce problème qui, pourtant, constitue l’une des conditions pour l’unité nationale, la cohésion sociale et le vivre ensemble.

Les victimes, qui se sont regroupées dans plusieurs associations, ont passé par tous les chemins, utilisé toutes les voies et tapé à toutes les portes sans que leur complainte ne soit écoutée. Les droits qu’ils réclament sont toujours ignorés et les semblants de règlements initiés n’ont servi qu’à enrichir des opportunistes, à créer des divisions et installer la diversion.

Cette amorce de règlement d’un des devoirs (celui de la réparation) a non seulement piétiné la dignité des victimes en leur allouant des montants dérisoires et des pensions ridicules sans considération d’un quelconque reclassement, mais a laissé sur le carreau des centaines et des centaines de torturés, des marqués à vie et des blessés dans leur honneur et dans leur chair.

Soucieux de porter la voix de toutes les victimes et convaincu que l’unité fait la force, un « Cadre de Concertation des Victimes des Evènements de Mauritanie 1986-1991 – CC/VE) » a été mis en place il y a quelques mois ; lequel Cadre est composé des associations ci-après :

- COREMI (Collectif des Rescapés Militaires)

- MOOYTO KOOTA

- UNION DES HOMMES D’AFFAIRES

- REVE CIVIL ET MILITAIRE

- POLICE

- DOUANES

- ORPHELINS

- VEUVES.

Et depuis, le CC/VE n’a ménagé aucun effort pour que le passif humanitaire soit définitivement réglé afin que la Mauritanie puisse enfin tourner - quoique la douleur demeurera toujours vive –cette page sombre de son histoire, en réparant le tort fait à tous ceux qui ont souffert injustement de la purge honteuse et des injustices inqualifiables mais aussi pour honorer la mémoire des martyrs d’Azlat, d’Inal, de Jreida et d’ailleurs…

Hélas, les correspondances ainsi que les lettres de relance adressées au Président Ghazouani et au Premier Ministre sont, à date, restées sans réponse, alors que le problème du passif perdure, que les victimes meurent une à une et que celles qu’Allah prête encore vie se trouvent dans une situation de précarité indigne d’un citoyen d’un Etat de droit.

Le CC/VE, Soucieux de l’unité nationale sans laquelle rien ne se construit dans la durée, estime que le statu quo et la politique visant à faire le dos rond pour éviter de régler ce sanglant passif qui n’honore pas le pays, ne sont à l’avantage de personne.

En conséquence, le CC/VE exige la mise en place rapide d’une Commission régulièrement instituée pour régler le passif humanitaire sur le fondement des 4 devoirs : devoir de vérité, devoir de justice, devoir de réparation et devoir de mémoire.

Nouakchott, le 26 Novembre 2020

Le Bureau Exécutif du Cadre de Concertation des Victimes des Événements (CC/VE)



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