Cridem

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28-11-2020

13:10

Le discours du Président, je suis heureux de ne pas avoir perdu mon pari

Mohamed Ould Mohamed El Hacen - Je viens de suivre le discours du Président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani.

En écoutant ce discours, j' ai entendu résonner, dans mon âme sensible, une voix façonnée par des siècles de récitation du Coran de laquelle jaillit la sincérité, le dévouement pour la Patrie, la solidarité et la compassion envers ce grand peuple digne, meurtri, démuni et, souvent, méprisé par ceux qui ignorent tout de sa culture, de sa valeur et le dépossédent de ses énormes richesses.

Sans hésiter ni attendre, je m'empresse d'exprimer ma satisfaction et mon soulagement de ne pas avoir perdu un pari risqué sur la bonne volonté et la valeur d'un homme que je ne connaissais pas et que tout le monde connaît mal.

Soutenir subitement, d'emblée et sans réserve un nouveau Président était non seulement risqué, mais aussi suspect...

Je pouvais être accusé, devant tout le peuple mauritanien( auditeurs ou spectateurs de médias), de finir mal une carrière politique qui n'a jamais "existé" et de brader un crédit limité à quelques segments de la société ( étudiants , parents, chameliers, petit personnel à l'université et ailleurs...).

Mon pari, je l'avais néanmoins fondé sur les éléments d'appréciation suivants :

1- Tout ce qui pouvait être gâté l'a été avant sa venue au Pouvoir.Sur la voie de la gabegie nous étions,en effet, arrivés à la station du terminus.

2- Les difficultés qu'il va endurer, dès les premiers mois, dans l'exercice de son pouvoir, du fait des gabegistes et à cause des conséquences de la corruption, l'inciteront forcément à faire changer à l'Etat rapidement et durablement , de voie de rails et de direction. Certes, il aura besoin de beaucoup de maîtrise et de "savoir manoeuvrer" pour que le train- Mauritanie ne déraille pas.

3- Son discours de campagne reflétait, pour moi, des convictions et correspondait à nos nobles valeurs.

4- Ma croyance en la bonté d' Allah me permettait de me dire que le rêve de ce pays d'avoir,enfin, un bon Président ou un Président normal pourrait bien se réaliser.

Le discours de ce soir, du 28 Novembre, au delà, de sa forme, en ciblant généreusement, en dépit d'une conjoncture économique extrêmement difficile et des contraintes financières, les segments notoirement prioritaires de la population, corrobore ce que je disais concernant "l'espoir que devrait susciter en nous ce Président avant même la mise à l'épreuve."

Le temps des attitudes positives est arrivé.Les préjugés négatifs et les prophéties de malheur ont,dorénavant, moins de raison d'être.

Notre pays est lourdement endetté, les déficits et pertes jonchent nos rues; elle constituent l'unique garniture et décor de tous les comptes de la Nation et des sociétés publiques et privées.

Tous les problèmes de tout le monde ne peuvent pas être règles, comme par enchantement, dès la premiere année du mandat Présidentiel. Soyons logiques réalistes et reconnaissants!

Nous oublions trop souvent que, face à nos besoins illimités, nous avons des ressources dispinibles très limitées et un héritage rouge et lourdement négatif.

Un tiers de nos besoins doit etre satisfait par notre patience, notre abstinence; un tiers par la rationalité et la BONNE GOUVERNANCE et le reste par le travail dans la discipline le calme et l'endurance.

L' État Mauritanien est depuis un an, et aujourd'hui plus que jamais,un État providentiel.

Il se sacrifie pour son peuple!! Il sacrifie son intérêt, ses équilibres financiers, pour le bien immédiat et prioritaire de son peuple. C’est, en tout cas, ce qui ressort de ce discours et des programmes électoraux et effectifs qui l'ont précédés..

Pour réussir, toutefois, à supporter toutes ces nouvelles charges financières, il devient très impératif de se mobiliser pour que les dettes faramineuses et "odieuses" du pays soient annulées et que la part revenant au pays et à l'Etat de ses ressources minières et halieutiques soient négociées à la hausse.

Mohamed Ould Mohamed El HACEN

Institut 2IRES

28 NOVEMBRE 2020





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