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05-12-2020

10:33

L’Afrique de l’Ouest connaît la crise alimentaire « la plus grave de ces dernières décennies »

Ouest-France - En Afrique de l’Ouest, l’actuelle crise alimentaire est provoquée par une crise sécuritaire qui atteint son paroxysme, alertent des experts.

L’Afrique de l’Ouest connaît l’une des crises alimentaires et nutritionnelles « les plus graves de ces dernières décennies », alimentée par une crise sécuritaire « paroxystique », ont alerté ce jeudi 3 décembre les experts du Réseau de Prévention des Crises alimentaires (RPCA) et du club Sahel de l’OCDE.

Depuis octobre, 16,7 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire aiguë dans les 15 pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest étudiés par le réseau qui réunit tous les six mois les représentants des gouvernements concernés et les bailleurs de fonds internationaux, dont les grandes agences de développement, les représentants de l’Union européenne, de la Banque mondiale, des agences spécialisées des Nations Unies (FAO, PAM, Unicef) et des ONG.

La situation va encore empirer

Les experts estiment que la situation va encore empirer : si des mesures rapides ne sont pas prises, près de 24 millions de personnes devraient souffrir de la faim en Afrique de l’Ouest entre juin et août 2021, période difficile pour l’alimentation, dite de « soudure », avant les prochaines récoltes.

Principale cause de dégradation de la situation, la violence, l’insécurité civile et les bandes armées qui se multiplient surtout au nord-ouest du Nigeria, ont indiqué les experts lors de cette réunion virtuelle entre Niamey, Ouagadougou, Dakar, Abuja, Bamako, et les capitales occidentales.

« Le djihadisme a créé quatre millions de déplacés et cela ne fait qu’augmenter, les zones d’attaques armées augmentent chaque jour », a indiqué Sy Martial Traore, responsable de la sécurité alimentaire pour le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILLS).

Le Covid-19 aussi en cause

Rien qu’au Nigeria, le nombre de personnes menacées par la faim l’été prochain pourrait représenter près de la moitié du total, avec quelque 12,9 millions de personnes concernées selon les statistiques compilées, contre 9,2 millions actuellement.

Deuxième pays de la zone le plus touché, le Burkina Faso avec 2,7 millions de personnes potentiellement affectées par la faim au printemps prochain contre 2 millions actuellement.

Autres raisons citées, les invasions d’acridiens liées au réchauffement climatique et surtout la pandémie de Covid-19 qui a « entraîné des perturbations des activités agricoles, des ruptures des chaînes d’approvisionnement local des marchés, et la perte de nombreux emplois », a souligné Sékou Sangare, le commissaire à l’Agriculture de la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

Ouest-France avec AFP





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