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31-05-2021

17:30

Le Tchad accuse la Centrafrique de « crime de guerre » après la mort de six de ses soldats et promet une riposte

Agence Ecofin - 12 soldats tchadiens postés non loin de la frontière avec la Centrafrique auraient été attaqués, dimanche 30 mai, en territoire tchadien par des soldats centrafricains. Alors que certaines sources indiquent que ces derniers poursuivaient des rebelles, N’djamena parle d’une « attaque préméditée ».

Le Tchad accuse l’armée centrafricaine d’avoir commis un « crime de guerre » contre ses soldats. L’annonce a été faite par Chérif Mahamat Zene, ministre tchadien des Affaires étrangères, dans un communiqué publié ce lundi 31 mai.

D’après N’djamena, Bangui aurait mené une attaque contre ses troupes postées en territoire tchadien non loin de la frontière entre les deux pays. « Le Gouvernement de la République du Tchad tient à informer l’opinion nationale et internationale que les forces armées centrafricaines (FACA), ont attaqué ce dimanche 30 mai 2021, à 05 heures du matin, le poste avancé de Sourou, en territoire tchadien, non loin de la localité de Mberé et à proximité de la frontière centrafricaine.

Ce poste était tenu par 12 éléments des forces de défense et de sécurité tchadiennes », affirme le communiqué.





D’après les autorités tchadiennes, l’attaque a abouti à la mort d’un soldat tchadien, à l’enlèvement de 05 autres soldats qui auraient été exécutés de l’autre côté de la frontière tandis que cinq autres ont été blessés.

Si N’djamena affirme ne pas connaître les raisons derrière cette attaque, il est difficile de s’imaginer pourquoi la Centrafrique voudrait déclencher un conflit ouvert avec son voisin du nord. Même si plusieurs personnalités centrafricaines ont déjà accusé régulièrement le Tchad de soutenir des groupes armés rebelles centrafricains, à partir de son territoire, les FACA ont déjà fort à faire avec une opération de reconquête du pays qui dure depuis de longues années, en raison des difficultés de leurs forces à affronter ces groupes qui contrôlent une grande partie des richesses du pays.

Selon certaines sources proches du dossier, qui se sont confiées à l’AFP, les soldats centrafricains qui auraient mené l’attaque contre les soldats tchadiens, poursuivaient d’ailleurs certains de ces rebelles qui essayaient justement de se réfugier de l’autre côté de la frontière. Une thèse que semblent d’ores et déjà rejeter les autorités tchadiennes qui parlent d’un « crime de guerre d’une gravité extrême » et d’une « attaque meurtrière préméditée, planifiée, et opérée à l’intérieur du Tchad » qui « ne saurait rester impunie ».

Pour l’instant, les autorités centrafricaines n’ont toujours pas commenté la situation. Prenant « à témoin la communauté internationale », le ministre Chérif Mahamat Zene a annoncé que le Tchad « tient le gouvernement centrafricain entièrement responsable des conséquences de cette agression caractérisée ».

Moutiou Adjibi Nourou



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