Cridem

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09-06-2021

18:06

Mauritanie, naissance d’une campagne pour dénoncer la multiplication de l'insécurité dans le pays

Des vidéos accompagnées du hashtag #Stopviolence, relayées aussi en arabe et en anglais, ainsi que dans les langues nationales du pays, déferlent sur Facebook.

Cette campagne a été lancée à la suite du meurtre à Toujounine, dans l’une des neuf moughataas de la capitale mauritanienne, le 3 juin, du professeur universitaire Mohamed Salem ould Elouma qui revenait d’une épicerie proche de son domicile.

Ce meurtre de ould Elouma s’ajoute à une longue liste de meurtres qui ont secoué Nouakchott et marqué aux fers rouges les esprits : celui de la jeune fille Meyma mint Amar, à Dar-Naim, de Khadijétou Oumar Sow, de l’artiste Mohamed Lemine ould Al-Khalifa Ould Aideh, du comédien et activiste de la société civile Mohamed ould Siyed…

Nouadhibou, Rosso, Kiffa, Tintane, Djigueni, Testem dans la commune de Dar-el-barka …ont récemment connu également leur part de meurtres.

« Dernièrement, notre pays fait face à de gros problèmes d’insécurité. L’heure est grave et nous sommes tous concernés. Nous devons tout faire pour endiguer ce fléau. C’est la raison pour laquelle, je me joins à cette cause pour dire non à la violence », témoigne Adja Bano, qui a participé à cette campagne #Stopviolence.

Des artistes, à l’image de Abda MC de Force Trankil ou encore Mar Ba du groupe de rap, Diam Min Tekky, ont pris part à cette campagne. El-hadji Sy est celui par qui toute cette campagne est partie. Depuis, les vidéos se multiplient. « L’heure est grave et cette campagne vise à sensibiliser et stopper cette violence. Les responsabilités sont partagées », explique-t-il.

Indignation sur les réseaux sociaux, front commun également du côté de la scène politique mauritanienne où des voix se sont élevées après le meurtre du Professeur Mohamed Salem ould Elouma pour dénoncer la montée de l’insécurité, notamment, à Nouadhibou et à Nouakchott.

Au sommet de l’Etat mauritanien, le meurtre de ce professeur a eu un écho retentissant. 72 heures après le meurtre du professeur Mohamed Salem ould Elouma, le président mauritanien, Mohamed Cheikh Ghazouani, s’est informé sur les mesures de sécurité mises en place pour lutter contre l’insécurité. Par ailleurs, dans la même journée, le chef de l’Etat a présidé au palais présidentiel une réunion du Conseil Supérieur de Défense et de Sécurité Nationale.

Vendredi dernier, une grande manifestation a eu lieu à Nouakchott pour réclamer davantage de sécurité après le meurtre la veille du professeur Mohamed Salem ould Elouma.

Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem

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