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02-07-2021

23:45

Conflits d’intérêts : perquisition surprise au ministère d’Éric Dupond-Moretti

Le Point - La perquisition place Vendôme, dans le cadre d’une enquête ouverte sur des soupçons de conflits d’intérêts, a pris fin, ce jeudi après 23 heures.

Branle-bas de combat au ministère de la Justice ! Ce jeudi 1er juillet a lieu, au sein même des locaux de la place Vendôme, une perquisition dans le cadre d’une enquête, ouverte en janvier dernier, pour des soupçons de conflits d’intérêts qui impliqueraient Éric Dupond-Moretti, selon des informations de source judiciaire.

Elle a pris fin dans la soirée, après 23 heures. Cette investigation a été ouverte pour « prise illégale d’intérêts » à la Cour de justice de la République (CJR), qui est la seule juridiction habilitée à pouvoir juger des ministres.

La perquisition, qui a débuté vers 9h place Vendôme s'est terminée vers minuit, selon une source proche du dossier. Elle était menée par une vingtaine de gendarmes de la section de recherche de Paris, avec des magistrats de la CJR. Éric Dupond-Moretti, qui est resté jusqu'à la fin, a assisté à la perquisition de son bureau. L’enquête fait suite aux plaintes déposées par trois syndicats de magistrats et l’association Anticor, qui accusent Éric Dupond-Moretti de conflit d’intérêts entre son action de garde des Sceaux et ses anciennes fonctions d’avocat. Joint par l’Agence France-Presse, l’entourage du ministre n’a souhaité faire « aucun commentaire ».

Cette perquisition est « un mystère » car « dès l'annonce de l'ouverture de l'instruction, le garde des Sceaux nous a demandé de transmettre à la CJR la totalité des documents détenus par le ministère de la Justice au sujet des faits dont la CJR est saisie » a déclaré son avocat, Me Christophe Ingrain, qui a également regretté a regretté « un déploiement de forces totalement disproportionné ».

Éric Dupond-Moretti bientôt convoqué par les juges ?

Selon le Canard enchaîné, le garde des Sceaux devrait être prochainement convoqué par les magistrats de la CJR. Le Premier ministre Jean Castex a, lui, déjà été entendu le 7 juin dans cette affaire, en tant que témoin. Au cœur des accusations figure l’enquête administrative ordonnée par le ministre en septembre contre trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui avaient participé à une enquête visant à identifier la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoutes dans une affaire de corruption.

Tous deux ont depuis été condamnés dans ce dossier à trois ans d’emprisonnement, dont un ferme, et ont fait appel. Le PNF avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés (« fadettes ») de ténors du barreau, dont Éric Dupond-Moretti. Il s’était alors emporté contre des « méthodes de barbouzes » et avait déposé une plainte pour « atteinte à la vie privée » avant de la retirer le soir de sa nomination comme garde des Sceaux.

Les syndicats reprochent aussi à Éric Dupond-Moretti d’avoir ouvert une autre enquête administrative à l’encontre du magistrat Édouard Levrault, aujourd’hui en poste à Nice. Avant de devenir ministre, Éric Dupond-Moretti avait été l’avocat d’un haut policier monégasque mis en examen par ce magistrat et avait critiqué les méthodes de « cow-boy » du juge, qui s’était exprimé à la télévision sur cette affaire après son départ forcé de Monaco.

AFP





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