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Des trains pas comme les autres (France 5) Le périple mauritanien de Philippe Gougler
Télé 7 Jours - Sous une chaleur avoisinant les 42 °C, l’animateur Philippe Gougler a pris, en Mauritanie, un train unique au monde : long de près de 2,5 km, il transporte des gens, des biens, des animaux…“T ’as pas de dromadaires, chez toi ? " La question que le berger mauritanien pose au voyageur français laisse ce dernier, une seconde, interloqué. "Ben non", répond-il, en souriant.
"Alors, des moutons, des chèvres ?" Toujours non… Après un silence, l’homme à la tête enveloppée dans un chèche lâche, surpris et un peu désolé : "Pour moi, c’est bizarre." Le programme, qui entame sa onzième saison, a envoyé Philippe Gougler dans un périple de quelques jours pour explorer la Mauritanie, cet immense pays de 4,5 millions d’habitants, au nord-ouest de l’Afrique.
Le citadin désarçonne quelque peu son interlocuteur, nomade du désert. Celui-ci raconte qu’il part parfois jusqu’à sept mois, loin de sa famille, pour nourrir ses dromadaires, qui sont toute sa richesse. Mais quel lien y a-t-il avec Des trains pas comme les autres ? Eh bien, la ligne de chemin de fer, unique dans le pays, avec son train de l’eau, qui alimente, tout au long du trajet, des puits où les éleveurs peuvent abreuver leurs bêtes gratuitement.
C’est l’une des découvertes de cette aventure… très ensablée. Le désert du Sahara est partout, gagne sur tout. Chaque jour, des employés s’évertuent à dégager la voie, avec une machine, ou juste des pelles, pour éviter qu’elle ne disparaisse sous les dunes, comme l’ancienne cité qui jouxtait la ville de Chinguetti.
Le bouche-à-oreille pour localiser la “gare”
"Tu devrais quand même t’acheter un dromadaire… ", conseille l’homme au chèche. "Mais je n’ai pas de parking, en France", répond Philippe. "Tu l’achètes, tu le laisses ici, et je m’en occupe ! Et quand tu viens, il te porte tes bagages", explique le berger. "C’est une bonne idée", conclut Philippe, avant de bivouaquer, à la belle étoile, avec son nouvel ami.
Plus tôt, dans son voyage, le Français aura découvert les joies des « gares mouvantes » de Mauritanie. Explication : le train s’arrête, parfois, un peu au hasard, pour prendre des passagers, dans l’unique wagon voyageurs, en queue d’un convoi qui peut s’étirer sur 2,5 kilomètres. Toute la question est de savoir où il s’arrête…
Heureusement, il y a le bouche-à-oreille et la gentillesse des locaux : ils embarquent Philippe dans leur pick-up et l’emmènent trente kilomètres plus loin. Pour qui ? Pour quoi ? On ne saura jamais vraiment.
Et, une fois dans le wagon, l’aventure ne fait que continuer : sans prévenir, le train peut s’arrêter, de nouveau, au milieu de nulle part. Laisser passer un autre train. Longue de 704 kilomètres, très exactement, cette ligne à voie unique, mise en service en 1963, relie Zouerate et ses mines de fer au port de Nouadhibou.
Elle est vitale pour les habitants, qui l’utilisent pour se déplacer, transporter leurs biens, leurs animaux, s’il le faut (des dromadaires, évidemment !), si bien que le train a gagné le joli surnom, en français, de « ramènetout ». Tout un programme !
Des trains pas comme les autres : jeudi 8 juillet à 20h50 sur France 5
Frédérick Rapilly