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27-09-2021

13:30

Mauritanie : les observateurs attendent une concertation nationale franche et transparente

Kassataya - Dans l’attente de la prochaine concertation nationale qui semble aujourd’hui recueillir l’unanimité des Mauritaniens, les observateurs reviennent sur la portée et le sens de ces assises nationales qui devraient tracer les contours d’une meilleure cohabitation entre les différentes composantes nationales.

Plus l’attente d’une concertation est longue, plus l’espoir est grand de voir la Mauritanie réconciliée avec elle-même.

C’est du moins le sentiment des observateurs avant la prochaine concertation nationale initiée par la coordination parlementaire et des forces nationales extraparlementaires et approuvée par le président mauritanien qui a promis aucune exclusion des Mauritaniens et de toutes les questions d’intérêt national.

La feuille de route censée faire l’objet de la concertation est pour l’instant rejetée par le parti pour la Défense de l’Environnement qui pense qu’elle met sous le tapis le passif humanitaire qui divise les Mauritaniens depuis 1989.

Au-delà des représentants du pouvoir et de l’opposition, la participation de tous les acteurs de la société, les guides religieux, la société civile et les ONG nationales et leaders indépendants d’opinion, les syndicats et le privé mauritanien, est une condition sine qua non de la réussite des travaux.

Ould Ghazouani devra se souvenir aussi que l’alternance militaire qui l’a conduite au pouvoir en 2019, a été imposée par la force par Ould Aziz qui a utilisé l’armée pour assiéger Nouakchott afin de peser sur les résultats des urnes.

La crise post-électorale est significative à cet égard et dont les leçons devront servir à réformer le système électoral, une des préoccupations de l’opposition pour une alternance démocratique à laquelle aspire le peuple mauritanien depuis 1978.

Ce rappel historique est important pour le président mal élu de rompre enfin le silence sur le génocide des négro-mauritaniens de la vallée et sur la loi d’amnistie de 93 qui absout tous les militaires qui ont commis des exactions contre les 28 soldats négro-mauritaniens en 1991 à Inal et dont les veuves et orphelins attendent toujours les corps pour des sépultures dignes.

La nomination d’un présumé tortionnaire et génocidaire le général Ould Mbareck comme émissaire des Nations-Unies pour le maintien de la paix à Bangui en RCA ne va pas dans le sens d’une réconciliation nationale qui passe par la vérité et la justice.

Au -delà de cette concertation nationale, les observateurs attendent une réelle volonté politique pour résoudre la difficile cohabitation écornée depuis 1960.

Cherif Kane



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