Cridem

Lancer l'impression
25-11-2021

08:00

Mauritanie : la fête nationale relance l’urgence du règlement du passif humanitaire

Kassataya - Le 28 novembre prochain, la fête de l’indépendance coïncide avec le souvenir douloureux des 28 soldats négro-mauritanien de la vallée du Fleuve Sénégal, assassinés la veille du 28 novembre 1990 par l’armée sous le régime de Ould Taya. 31 ans après ce massacre d’Inal, les criminels sont toujours protégés par la loi d’amnistie de 1993.

Cette horreur dans les camps au Nord du pays s’inscrit dans une vaste opération d’épuration ethnique entamée en 1986 et amplifiée en 1989 avec plus de 600000 négro-mauritaniens de la vallée, déportés au Sénégal et au Mali.

Entre cette période et 1991 près de 540 militaires négro-mauritaniens ont été tués et plusieurs milliers de civils, toujours dans des fosses communes. C’est le bilan le plus odieux porté par un régime le plus sanguinaire depuis le premier coup d’Etat militaire de 1978.

L’histoire retiendra que le processus de rapatriement des réfugiés du Sénégal et la réconciliation nationale, est l’œuvre du premier président élu démocratiquement en 2007 Sidi Ould Cheikh Abdallahi mais malheureusement cette volonté politique est interrompue par le coup de force du général Ould Aziz, élu président en 2009 et qui va solder le passif humanitaire avant d’initier un génocide biométrique dont les réfugiés sont les grandes victimes notamment leurs enfants qui ne peuvent plus aller à l’école.

Après ses deux mandats, il cède le pouvoir à son dauphin Ould Ghazouani, élu en 2019.

Un lourd héritage qui interpelle le président mauritanien qui s’apprête à célébrer le 61ème anniversaire de l’indépendance, le 28 novembre prochain. Une date qui coïncide avec l’assassinat des 28 soldats négro-mauritaniens de la vallée en 1990 à Inal dont les veuves et orphelins réclament la fin de l’impunité à commencer par l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993, les réparations de l’injustice et la restitution des corps pour des sépultures dignes.

C’est la troisième occasion du chef de l’Etat mauritanien pour relancer le règlement définitif du passif humanitaire. Pour la diaspora en France, le 28 novembre prochain est une journée de commémoration du massacre d’Inal.

Une journée de recueillement entre le parvis des droits de l’homme et l’ambassade de Mauritanie à Paris, à l’initiative du comité Inal, du Cadre de Concertation des Rescapés Mauritaniens en Europe et aux Etats-Unis, des organisations Mauritaniennes de défense des droits de l’homme et de partis politiques.

Cherif Kane



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org