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26-11-2021

17:00

25 Novembre : Honneur et gloire à nos Forces Armées et de Sécurité !

Adrar-Info - Devoir de réhabilitation de toute notre histoire et de tous nos symboles nationaux !

Pour qu’une Nation soit viable, pour que ses composantes se sentent solidaires, il faut qu’elles soient persuadées de partager des valeurs fondamentales. Ce socle fondateur est constitué des valeurs que sont : l’espace, la culture, une histoire commune et une communauté d’intérêts et de valeurs partagés.

Il faut avouer hélas le très peu d’intérêt que nous avons de tous temps, en tout cas depuis que nous jouissons de notre souveraineté internationale, accordé à nos culture et histoire communes. Ces regrettables cloisons sociales, l’absence du sentiment de partage d’un destin commun, le refus de se reconnaître en l’autre ne sont en fait que les résultantes de l’absence de ce socle fondateur bâti sur une communauté de valeurs et d’intérêts.

Sous la première république, malgré un déficit démocratique criant et une cohésion sociale en deçà de l’idéal, il y avait tout de même une base fondatrice minimale qui pouvait et qui a d’ailleurs posé les premiers jalons de l’embryon d’une nation. Des témoignages nous ont rapporté des frictions, des incompréhensions passagères mais il y a toujours eu consensus sur l’essentiel.

Il est urgent de briser cette méfiance et ces clivages intercommunautaires en développant et en valorisant nos bases historiques communes et en enseignant à chacun les valeurs et l’histoire de l’autre. Apprendre à tous à s’approprier, à faire siennes les valeurs de son vis à vis.

- Reprendre et réadapter des programmes de l’enseignement ; de la maternelle à l’université qui valorisent notre patrimoine culturel et historique. Des programmes à concevoir suivant une démarche historique globale sincère et scientifique.

- Réécrire l’histoire des merveilleuses missions de vulgarisation de l’Islam menées par les érudits mauritaniens en Afrique et à travers le monde.

- Réécrire les glorieuses luttes anticoloniales au nord, à l’est comme au sud, le dynamisme du commerce transsaharien, et le poids des comptoirs dans le commerce international.

- Enseigner l’histoire de la naissance de l’état mauritanien, mettre en évidence et valoriser le rôle de nos grands pionniers de l’indépendance. Dire aussi toute la vérité sur les dissidences, les résistances et les luttes internes somme toutes inhérentes à la naissance de toute Nation, entre les courants fondateurs de la République Islamique de Mauritanie.

- Réhabiliter, faire connaître à nos compatriotes les faits d’armes de nos résistants historiques au nord comme au sud du pays, de nos unités et de nos vaillants officiers, sous-officiers et hommes du rang pendant la guerre du Sahara, guerre que d’aucuns se plaisent à passer en pertes et profits.

Des hommes sont morts pour la défense de leur patrie, d’autres ne doivent leur survie qu’au fait du hasard, peu importent les raisons politiques ayant motivé le conflit, on ne peut cracher sur leurs sacrifices.

- Ce conflit du Sahara « occidental », je m’y attarderai plus que les autres faits de notre histoire pour en avoir été un des témoins vivants. Cinq années pendant lesquelles une génération entière s’est sacrifiée au nom de la défense nationale, une campagne de laquelle nombre d’entre eux ne sont pas revenus. Parmi ceux ayant regagné leurs foyers certains ont été marqués à vie.

En guise récompense pour ces générations l’oubli, le déni et l’interdiction d’évoquer tout ce qui peut se rapporter à cette guerre, je dis bien guerre parce qu’il s’agissait bien d’une guerre dans laquelle la Mauritanie a perdu des fils valeureux et son économie durablement saignée.

- Je l’ai vécue cette guerre en tant que jeune officier, de son début à sa fin, nous l’avons faite presque sans rien, mais le cœur et l’engagement patriotique y étaient pleinement. Contrairement à ce que l’on se plait à dire pour des raisons faciles à imaginer, nous avons défendu notre pays de tout notre cœur au prix de notre chair et de notre sang, nous avons connu des défaites comme toute armée sous le feu, mais nous avons aussi remporté de belles, très belles victoires.

Qu’il me soit permis de prier pour l’âme de mes frères d’armes morts pour la Mauritanie et de rendre un vibrant hommage à ceux vivants, mais injustement oubliés et pratiquement enterrés vivants.

Il incombe à la Nation le devoir voire l’obligation de réécrire ces pages de notre histoire en rétablissant la vérité des faits et en rendant justice aux hommes. C’est ici l’occasion de rendre un vibrant hommage à notre frère et collègue le Colonel/ret Mohamed Lemine Ould Taleb Jiddou pour sa précieuse et constante contribution.

De belles pages qui devraient valoir références dans les écoles et académies militaires mauritaniennes ont été écrites par le G1 sous le commandement du colonel Viah Ould MAYOUF et d’autres non moins brillants officiers, j’ai encore gravé en mémoire bien des noms d’anciens : commandant DIENG Nadjirou, les capitaines DIALLO Mohamed dit Papa, Mohamed Lemine Ould ZEIN, DIOP Abdoulaye Demba, Sidi Ould MOULAYE ELY, Sidiya Ould YEHYA, SAO Samba, les lieutenants Ely Ould MOCTAR M’BARECK, Mohamed Ould SID’AHMED LEKHAL, Sidi Mohamed Ould SABAR, Mohamed Salem Ould MAH, Sid’Ahmed Ould DAHI, Breika Ould M’BARECK, N’Diaga DIENG, SOUMARE Lassana, NIANG Abdoul Aziz, GUEYE Mar, Côté Secteur 2 où je me trouvais, j’ai été profondément marqué entre autres, par les officiers supérieurs :

Ahmed Ould BOUCEIF, SOUMARE Silman, Mohamed Khouna Ould HAIDALLA, YALL Abdoulaye Alassane, Cheikh Sid’Ahmed Ould BABAMINE, ainsi que nombre d’officiers subalternes jeunes et moins jeunes : Souedatt Ould WEDDAD, Mohamed Lemine Ould N’DIAYANE, Sidi Mohamed Ould HEYINE, Ney Ould BAH, SARR Ousmane, Abou DIAKITE, Attih Ould SID’AHMED’ELY, Salem Ould MEMMOU, NIANG Mouhamadou, Bellahi Ould MOULOUD, DIA Elhadj Abderrahmane, DIOP Djibril, Ely Ould MOHAMED VALL, Abderrahmane Ould BOUBACAR, Oumar SAIDOU, Brahim Ould MOKHTEIR, Khyar NTAJOU…

Je ne puis parler de bravoure et de sacrifices sans faire une mention particulière à nos pilotes du GARIM, ils ont tout fait, reconnaissances, transport logistique et des hommes, évacuations sanitaires mais se sont aussi risqués à de téméraires attaques au sol pour lesquels leurs avions n’étaient absolument pas conçus. Un visage et un nom me reviennent chaque fois que je me remémore ces temps, Benzoni, Un quinquagénaire ancien pilote instructeur français.

Aux commandes de son Skyvan, il a rendu des services incroyables sous le feu, en pleine tempête de sable, il a atterri et décollé d’endroits où même nos land-rovers avaient du mal, il ne refusait aucune mission, comprises les reconnaissances au-dessus de l’ennemi. Mieux, il nous a formé et qualifié de brillants pilotes dont les noms sont à jamais restés gravés dans notre mémoire:

Colonel Mohamed Ould Bah Ould BADEL KADER dit Kader, capitaines N’DIAYE N’Diack, SIDIBE Toumani, lieutenants GUISSE HAMADI, Sidi Mohamed Ould HEYINE, Mohamed Ould SALIKOU, Mohamed Ould TAHER, Mohamed Lemine Ould KHIYAR, Mohamedou Bombe Ould LELE…

Ce serait une grande injustice et une omission impardonnable de ma part de rendre hommage aux grands officiers de nos forces armées sans une mention spéciale à ces chefs immenses qu’ont été pour moi et pour ma génération les hommes que voici.

C’est cette image qu’ils nous ont laissée et que nous nous faisons le devoir d’entretenir, des chefs compétents, justes, dignes, droits et fiers qui ont commandé et convaincu par la force de l’exemple.

Feus Colonels:

Ahmed Ould BOUCEIF, Ahmedou Ould ABDALLAH, Cheikh Ould BOIDE, YALL Abdoulaye Alassane, Mohamed Lemine Ould N’DIAYANE.

Mais aussi des officiers subalternes qui ont marqué leurs générations:

Feus

Souedatt Ould WEDDAD, Ney Ould BAH, SARR Ousmane, N’DIAYE N’Diack, Sidi Mohamed Ould SABAR, Oumar SAIDOU.

La république en général et le ministère de la défense en particulier se valoriseraient en honorant par des symboles de niveau national des hommes de telle valeur.

Paix à l’âme de nos vaillants officiers, sous-officiers et hommes du rang qui nous ont quittés, puisse le Tout Puissant les accueillir en son saint paradis.

Il y a sans aucun doute des oublis de non moins héroïques officiers, sous-officiers et hommes du rang et je m’en excuse le plus humblement.

Je tiens également ici à rendre un grand hommage à tous nos sous-officiers et hommes de troupe, vivants ou tombés sur le champ d’honneur et à rappeler à tous à l’occasion, leurs grandes qualités de discipline, de sobriété, de combattivité et de bravoure.

A l’adresse de notre Ministère de la Défense Nationale / ’EMGA,

De leurs familles et plus particulièrement de leurs enfants et veuves, je tiens par ce modeste témoignage, à leur dire combien ils peuvent être fiers de leurs collègues, pères, époux, fils et frères qui sont allés jusqu’au sacrifice ultime pour que cette Nation demeure.

Puisse le Tout Puissant et miséricordieux les compter parmi les élus.

Houssein JIDDOU BABY

Intendant-Colonel /ret



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