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18-01-2022

08:34

Les sanctions ont été prises "à notre corps défendant", Alassane Ouattara plaide pour le Mali

Bénin Web TV - Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est rendu ce lundi 17 janvier à Libreville au Gabon pour, officiellement, évoquer les questions bilatérales avec le président Ali Bongo Ondimba, notamment la situation au Mali. « Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat », a indiqué Alassane Ouattara.

Ce lundi 17 janvier 2022, le président ivoirien Alassane Ouattara a atterri à Libreville, la capitale gabonaise, pour une visite « d’amitié et de travail» avec son homologue Ali Bongo.

Outre les traditionnelles questions bilatérales, la situation au Mali a été au coeur des échanges entre Ali Bongo Ondimba et Alassane Ouattara, alors que la CEDEAO a pris il y a une semaine des sanctions très dures (embargo, etc.) contre la junte malienne au pouvoir qui refuse toujours de publier un calendrier pour la tenue d’élections permettant le retour à l’ordre constitutionnel.

« Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat », a déclaré Alassane Ouattara lors d’une conférence de presse à Libreville. « Nous avons tout fait pour que les autorités militaires du Mali organisent des élections dans des délais convenables, c’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place », a poursuivi le président ivoirien. « La situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire », a-t-il assuré en concluant: « notre souhait est que la situation se normalise le plus tôt possible ».

La CEDEAO déclare sa « disponibilité » à aider le Mali

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a annoncé sa disponibilité à travailler de concert avec le Mali pour un retour à l’ordre constitutionnel. « La CEDEAO reste disponible pour accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste », a annoncé dimanche 16 janvier, l’organisation sous-régionale.

Cette déclaration de la CEDEAO est intervenue après une mobilisation monstrueuse des maliens contre les sanctions de l’organisation sous-régionale qu’ils jugent « inhumaines », à l’encontre de leur pays. Plus tôt dans la même journée du dimanche, la CEDEAO, prise à partie par les internautes sur le réseau social Facebook, s’est vu obligée de se justifier. « Les sanctions imposées par la CEDEAO au Mali visent avant tout les autorités militaires de la Transition qui ne veulent pas organiser pendant plus de 5ans les élections qui auraient permis au Peuple Malien de choisir démocratiquement ses dirigeants », a-t-elle justifié.

Une plainte en vue contre les sanctions

Le Premier ministre de la Transition malienne, Choguel Kokalla Maiga a déclaré, samedi soir, dans une interview exclusive à la télévision nationale que le gouvernement portera plainte contre les sanctions économiques imposées par la Cédéao et l’Uemoa auprès des juridictions compétentes. « Nous avons élaboré un Plan de riposte contre ce processus pour sauvegarder la souveraineté de l’Etat malien, son intégrité territoriale. Il y a des mesures à caractère juridique qui vont être prises. Nous avons porté plainte contre ces décisions devant les institutions habilitées sous-régionales, africaines et internationales » a déclaré Choguel Kokalla Maiga.

« La finalité des sanctions illégales et illégitimes de la Cédéao et de l’Uemoa est de déstabiliser l’Etat malien et d’achever un peuple déjà à terre. En comparant, ces sanctions aux textes fondamentaux de ces organisations, vous vous rendrez compte qu’il y a eu un abus de pouvoir. On a choisi, l’Etat d’extrême faiblesse du Mali dans lequel il s’est retrouvé à cause des considérations d’ordres géopolitiques » a souligné le Chef du gouvernement malien.

Par Vincent DEGUENON





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