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16-02-2022

15:06

Mauritanie : six vols pour sauver la saison

Trek Magazine - Maurice Freund, dirigeant de Point-Afrique, a lancé le 14 février un message de désespoir face au manque de voyageurs dans l’Adrar. La destination est pourtant sûre, d’un point de vue sanitaire et sécuritaire.

L’Adrar mauritanien a toujours été un terrain d’aventure exceptionnel pour les voyageurs sahariens. Après de nombreux troubles géopolitiques ayant contraint à sa déprogrammation par les agences, la destination se rouvrait progressivement. Puis, la crise sanitaire : nouvelle fermeture et coup terrible pour les réceptifs locaux et les tours opérateurs.

Cet automne, pourtant, Point-Afrique annonçait la programmation de rotations Paris-Atar, du 18 décembre 2021 à fin mars 2022. Un trajet permettant une immersion directe dans les territoires de l’Adrar, en évitant 440 km de route depuis Nouakchott.

Et depuis ? Le 14 février dernier, Maurice Freund, le dirigeant et fondateur de Point-Afrique, publiait sur Facebook un message à la tonalité très pessimiste concernant les vols de son agence vers Atar. « Ce 14 février 2022, nous avons effectué plus de 50% de note programme sur Atar, avec un remplissage de 40%.

Une catastrophe financière pour Point-Afrique… », écrivait-t-il, avant de poursuivre : « Je regrette d’avoir voulu assurer les vols Paris-Atar, de m’être obstiné à ne pas vouloir lâcher la Mauritanie (…). Il nous reste encore 6 vols à faire jusqu’au 26 mars prochain ».

Quels sont les vols de Point-Afrique vers Atar ?

Comme l’écrivait Maurice Freund, il reste encore 6 rotations entre Paris et Atar jusqu’à la fin du mois de mars (soit un vol par semaine), pour un prix compris entre 150 € (26 mars) et 340 € (19 février),

À lire : Maurice Freund : en Mauritanie, « impossible de ne rien faire »

Les dates sont les suivantes :

19 février (340 €)

26 février (285 €)

05 mars (285 €)

12 mars (285 €)

19 mars (285 €)

26 mars (150 €)

Pour plus d'informations, consultez le site web de Point-Afrique.

La Mauritanie, une destination sûre

Depuis l’an dernier, le Ministère de l’intérieur français classe chaque pays du monde selon trois couleurs (vert, orange et rouge), en référence aux risques sanitaires. Un pays en vert sera considéré comme sûr, tandis qu’un pays en rouge sera considéré comme particulièrement à risque. À la dernière évaluation en date du 12 février, la Mauritanie est une destination « en vert ».

Au regard des critères français, elle fait donc partie des « pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent ».

En ce qui concerne le risque sécuritaire, la Mauritanie est engagée depuis plusieurs années dans un processus de sécurisation de son territoire. Selon la carte des zones à risques éditée par le Quai d’Orsay, l’Adrar est classé en jaune, c’est-à-dire en « vigilance renforcée ». Rien de dangereux au final, même s’il convient d’être attentif.

" Des jeunes travaillent comme guides, cuisiniers. Ils se forment, ils font connaître leur expérience, leur pays, leur mode de vie..." (général Marc Foucaud)

Dans une interview donnée cet automne à Trek Magazine, le général Marc Foucaud, ancien patron de l’opération Serval et acteur de la réouverture du pays au tourisme en 2017, disait ceci : « Les Mauritaniens vivent actuellement dans une situation sécuritaire stable.

Ceci est un constat. S’il y avait le moindre risque, le MAE, dont les équipes réévaluent régulièrement la situation, en liaison avec les différents services aurait changé à nouveau la couleur des cartes…. »

Et de conclure : « le tourisme en Mauritanie, pour les autorités comme pour les habitants qui en tirent une ressource, quoi qu’on en pense depuis la France, est quelque chose de très important (…) Dans l’Adrar, de mon expérience et de mon point de vue, le tourisme est un outil évident et majeur.

Il s’agit bien sûr de retombées directes et essentielles sur des zones économiquement exsangues. Mais pas seulement : des jeunes travaillent comme guides, cuisiniers. Ils se forment, ils font connaître leur expérience, leur pays, leur mode de vie ».

Par Volodia Petropavlovsky





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