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Obsèques de Shirin Abou Aqleh: l'Union européenne dénonce l'usage de la force par Israël
Le Figaro - L'Union européenne (UE) s'est dite «consternée» vendredi 13 mai par l'usage de la force «inutile» par les forces israéliennes lors des funérailles à Jérusalem de la journaliste palestino-américaine Shirin Abou Aqleh, tuée mercredi lors d'un raid israélien en Cisjordanie occupée.
D'après le Croissant rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.
«Consternée par la violence dans l'enceinte de l'hôpital Saint-Joseph et par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre», a tweeté la délégation de l'UE auprès des Palestiniens.
«Un comportement aussi disproportionné ne fait qu'alimenter les tensions»
La police israélienne a fait irruption dans l'enceinte de l'hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par l'État hébreu, et dispersé une foule brandissant des drapeaux palestiniens à la sortie du cercueil de l'établissement.
«Si vous n'arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d'avoir lieu», a déclaré dans un mégaphone un policier israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police.
Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil de la reporter de la télévision du Qatar al-Jazeera manquer de tomber au sol alors que des policiers israéliens dispersent la foule. «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu'alimenter les tensions», d'après l'UE.
«Atterré par les scènes observées aujourd'hui en marge des funérailles et l'usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», a également commenté sur Twitter Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l'UE auprès d'Israël. «Maintenir l'ordre public peut se faire par d'autres moyens», a-t-il dit.
La police israélienne a indiqué avoir demandé à la foule d'arrêter les «chants nationalistes» et a blâmé des «émeutiers violents qui tentaient de perturber le cortège funèbre». Des pierres ont été jetées en direction de la police qui a été «obligée d'utiliser des moyens de dispersion antiémeute», selon elle.
Le cercueil de Shirin Abou Aqleh a finalement été transporté vers la Vieille Ville où une messe a été célébrée dans une église, avant l'inhumation dans un cimetière à proximité.
Âgée de 51 ans, la journaliste a été tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait une opération israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.
Israël, après avoir dit qu'elle avait «probablement» succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. L'Autorité palestinienne, al-Jazeera et le gouvernement qatari ont accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée.
Le Figaro avec AFP