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06-06-2022

19:12

Insolite : ce généalogiste est en prison pour avoir indexé les vrais faux « chérifs » !

Article proposé par Med Ahmed - Historien, généalogiste, fin connaisseur des tribus arabo-berbères, El Hassen Al Salihi n’est pas à son premier coup d’essai puisse qu’il a déjà à son compte toute une bibliographie sur ce thème qui lui est cher.

Ayant lu, relu et analysé tous les classiques qui traitent de cette question ; il s’est fixé comme principal objectif de « de confondre tous les imposteurs qui se proclament petits enfants du Prophète Mouhammed (SAAS) ».

Si la Mauritanie est le pays d’un million de poètes, elle aurait très bien pu avoir un second statut, celui de « deux millions » de « Chérifs ».

En effet, les « Chérifs » ou autres « Aidaras » font légion en Mauritanie sans pour autant pouvoir prouver leur appartenance à la très honorable et respectable lignée prophétique, chérie dans tout le monde musulman.

De fil en aiguille, des familles, des tribus, et même des confréries se sont forgées une réputation galvaudée avec ce label de « Chérif » grâce au bouche-à-oreille, si bien que la mayonnaise a fini par prendre après plusieurs décennies.

Aujourd’hui, toutes ces familles et autres tribus, généralement « Zwayas », ont été, sacrement, décontenancées par El Hassen Al Salihi qui est venu, comme un cheveu dans une soupe, démontrer, à travers ses recherches bien documentées, que leurs prétentions étaient tissées de fils blancs.

Certains ont vu leurs arbres généalogiques aboutirent aux berbères qui sont, du reste, de braves gens mais les maures préfèrent être arabes, pour eux, c’est plus gratifiant. D’autres médusés ont découvert leur ancêtre perse, et les moins chanceux se sont retrouvés avec un arbre généalogique en cul-de sac.

Ces « Zwayas » n’étaient pas au bout de leur peine, lorsque notre Expert national a enfoncé le clou en démontrant que certaines tribus guerrières maures étaient bien issues de « Ehel El beit » ; c’était également le cas de certaines ethnies négro-africaines telles que les Kane, les Moudi Nalla, les Moudi Maleck…qui font partie du grand ensemble des Béni Saleh bâtisseurs de Koumbi Saleh dont El Hassen Al Salihi est, lui-même, issu.

Cependant, les plus surpris seront probablement les lecteurs de cet article lorsqu’ils découvriront l’auteur de la plainte qui a conduit injustement l’Honorable El Hassen Al Salihi à la prison civile de Dar Naim comme s’il était un vulgaire voleur. L’auteur de la plainte, tenez-vous bien, n’est autre que le doyen des journalistes mauritaniens : Mohamed Salem Dah.

Notre éminent journaliste a toujours prétendu que son grand-père Ahmed Bouvariss est l’un des descendants du souverain marocain Moulaye Ismaël Al Alaoui. Seul bémol, et pas des moindres, des investigations mises à jour par El Hassen Al Salihi montrent que le Roi Moulaye Ismaël Al Alaoui est décédé deux siècles après la disparation d’Ahmed Bouvariss. Ainsi donc toute la théorie développée par Mohamed Salem Dah et les siens sur leur origine chérifienne s’effondre comme un château de cartes.

A court d’arguments, Mohamed Salem Dah a porté plainte, pour diffamation, contre El Hassen Al Salihi. Et si ce dernier est aujourd’hui en prison, depuis plus de trois semaines, c’est tout simplement parce que le juge d’instruction, sous la pression d’un groupe de réactionnaires, a fait preuve d’un excès de zèle.

El Hassen Al Salihi est une personne équilibrée et respectable, il ne constitue pas un danger pour la société, et ne tentera jamais de se soustraire à la justice. Alors pourquoi l’envoyer en prison ? Par ailleurs, comment va-t-on organiser un procès sur un thème insolite que le parquet ne maîtrise même pas ?

Beaucoup d’interrogations qui ne feront que confirmer la partialité et l’imprévisibilité d’une justice locale infestée par un lobby de féodaux réactionnaires.

Si les pseudo « Cherifs » ou « Aidaras » ont fait fortune sur d’autres cieux en exploitant un statut non prouvé, désormais ils ne pourront plus faire leur business en Mauritanie. El Hassen Al Salihi a fait de la chasse aux imposteurs son principal cheval de bataille. Et il s’est engagé dans cette mission, non pas dans un esprit vindicatif, mais par amour pour le Prophète Mouhammed (SAAS). D’ailleurs en son temps, ce vocable « Cherif » ou « Aidara » n’existait pas. C’est bien des siècles plus tard qu’il est apparu, et bien souvent à des fins de prestige ou pécuniaires comme en Mauritanie.

Avec El Hassen Al Salihi, ce véritable fonds de commerce est en train de s’écrouler. Et c’est ce crime de lez-majesté qui l’a conduit en prison.

L’Association des Beni Saleh, reconnue par l’Etat, et qui œuvre pour la consolidation de l’unité nationale, demande la libération de l’honorable El Hassen Al Salihi en attendant, si nécessaire, un procès juste et équitable.

Source : groupe de soutien Benou Saleh





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