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30-06-2022

22:15

Arrivée à l’ISSM de juvéniles de poissons d’eau douce pour le démarrage d’une station pilote de pisciculture

Akhbar Nouadhibou - L’aquaculture reste balbutiante chez nous malgré des atouts importants, tant en zone littorale qu’au niveau du continent.

Dans ce dernier cas et en plus du fleuve Sénégal, plus de 30 mares, lacs, dont plus de la moitié sont des sources pérennes d’eau, peuvent servir de plateformes de production piscicole, créant ainsi de l’emploi et de la richesse et surtout contribuant à la lutte contre la malnutrition.

Ce qui demande des efforts tous azimuts en particulier au niveau de la formation de cadres moyens et supérieurs mais aussi de jeunes pisciculteurs rompus aux nouvelles méthodes d’élevage de poissons.

L’ISSM compte contribuer à cet élan national en lançant au départ des actions pilotes à la faveur de ses étudiants et de ses diplômés pour consolider leurs capacités techniques avant d’étendre l’expérience par des initiatives de formation ad hoc vers les petits pisciculteurs.

La maitrise de la production de haute qualité d’alevins de poissons d’eau douce comme le Tilapia, les poissons chats….et sa démultiplication donnera aux pisciculteurs intéressés plus d’indépendance pour obtenir des alevins localement, réduisant au minimum leur coût d’acquisition. Les longues distances de transport augmentent les coûts et réduisent la viabilité des alevins stressés par les températures élevées et les faibles niveaux d’oxygène.

Cette action très préliminaire entre aussi dans le cadre de la promotion de systèmes de production aquacole adaptés aux environnements désertiques en cherchant à intégrer les activités aquacoles aux autres systèmes de production existants comme la riziculture et la culture des plantes halophiles et de la spiruline qui focalisent actuellement l’attention de l’Institut.

Il s’agit de réduire dès le départ la dépendance à l’égard des aliments commerciaux coûteux et importés et d’améliorer l’efficacité des stratégies d’alimentation en particulier dans les systèmes d’élevage plus intensifs. Les coûts d’alimentation peuvent représenter jusqu’à 60 % du coût de production.

Une station de pilote de grossissement de juvéniles et de grossissement de géniteurs et est en voie d’être lancée à l’ISSM.

Au niveau alimentation de ces poissons, elle se basera sur un système écologique avec un aliment produit sur place à base de plante halophiles et de microalgues pour ouvrir la voie au développement de produits exempts d’antibiotiques, d’hormones ou de produits chimiques.

Nous venons de recevoir une première livraison d’une soixante de juvéniles de trois espèces de poissons d’eau douce que nous avons fait venir depuis N’Tekane à 50 Km de Rosso, sur le fleuve Sénégal. Le voyage de nuit de 750 km s’est bien passé. On enregistre la mort de 3 individus sur la soixantaine qui a fait le voyage.

Cette livraison est composée de trois espèces principalement du Tilapia (Oreochromus niloticus) du Poisson chat (Clarias gariepinus) et du bichir du Sénégal (Polypterus senegalus).

Tout naturellement la préférence ira au Tilapia, le poisson d’élevage le plus répandu au monde. Une station de reproduction pour le Tilapia est prévue. Les conditions météorologiques seront déterminantes. A l’avenir, cette station expérimentale sera utilisée pour la formation et la recherche dans le cadre des stages de fin d’étude de nos étudiants.

Mahfoudh Sidi

Docteur en écologie halieutique

Spécialiste pêcheries écosystèmes pélagiques

Directeur général de l'ISSM -Nouadhibou





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