Kassataya - Les nominations de Ould Selmane et de Aissata Diallo aux postes de conseillers à la présidence relancent le débat sur le recyclage des anciennes personnalités des régimes de Ould Taya à Ould Aziz.

L’accession au pouvoir de Ould Ghazouani en 2019 n’a rien changé au mode de nominations par décrets du président de la République et encore moins la politique clientéliste et tribaliste mise en avant pour faire du neuf avec l’ancien.

L’espoir d’une rupture avec les pratiques du passé s’éloigne au fur et à mesure que le quinquennat avance. Ould Ghazouani accélère le recasement des anciens ministres de Ould Taya à Ould Aziz pour se maintenir au pouvoir en vue des premières élections tests depuis son élection.

Parmi les anciens ministres de Ould Taya figure en bonne place Ould Selmane ancien ministre de la Santé et des affaires sociales qui vient d’être nommé conseiller à la présidence.

Quant à Aissata Diallo, ancienne ministre du développement durable du gouvernement de Ould Bilaln est recasée aussi à la présidence. Les observateurs rappellent que l’actuel ministre de l’Agriculture Ould Waghef est un ancien premier ministre sous le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, recasé à la présidence comme secrétaire général du président Ould Ghazouani.

Ajoutez à cela la nomination récente de l’ancien ministre du pétrole et de l’Energie, de l’ancien ministre des Pêches et de l’économie maritime et de l’ancienne ministre des Affaires sociales et de la famille comme conseillers à la présidence quelques jours seulement après la formation du gouvernement 3 de Ould Bilal.

Ce mode de gouvernance du neuf avec du vieux continue de faire recette et constitue un frein au renouvellement de la classe politique. L’impact sur l’exécution des politiques publiques n’est plus à démontrer. L’alternance démocratique est souhaitable dans un pays gouverné par des militaires depuis 1978.

Cherif Kane