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06-12-2022

07:30

Les Traversées Mauritanides organisent une table ronde sur les combats des femmes - [Photoreportage]

Cridem Culture - Ce dimanche 4 décembre, au musée national de Nouakchott, au menu de la table ronde de la 13e édition des rencontres littéraires « Traversées Mauritanides », cette question : que reste-t-il encore des combats des femmes ?

La table ronde, animée par le journaliste mauritanien Kissima Diagana, a vu la participation de l’écrivaine tunisienne Hella Féki, auteure de Noces de jasmin, paru en 2020, de l’écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal, Prix Goncourt des lycéens (‎2020‎), de l’avocate mauritanienne maître Fatimata Mbaye et de l’ambassadrice d’Allemagne en Mauritanie, Isabel Henin.

En introduction, le modérateur du débat a campé le décor, en rappelant certaines figures féminines qui ont marqué l’humanité, à l’instar d’Antigone de Jean Anouilh, de Sia Yatabere de l’auteur mauritanien Ousmane Diagana, de la journaliste vedette de la chaîne Al Jazeera Shireen Abu Akleh tuée pendant qu’elle exerçait son métier, de l’afro-américaine Rosa Louise Mc Cauley Parks, dite Rosa Parks...

«Le combat des femmes est plus que jamais d’actualité », insiste d’emblée Isabel Henin, ambassadrice d’Allemagne en Mauritanie, avant de rappeler que son pays a inscrit une politique étrangère féministe dans son programme de gouvernance.

« Il faut travailler sur l’inclusion des femmes dans la vie sociale, l’économie, la politique pour avoir une égalité qui concerne le genre mais aussi la diversité sociale », détaille la diplomate allemande qui rappelle faire partie des « 20% des femmes ambassadrices représentant l’Allemagne à l’étranger ».

« Il faut écouter les femmes car elles ont leur mot à dire », renchérit-t-elle non sans brosser un tableau peu reluisant en ce qui concerne leurs droits notamment la lutte contre les violences à leur égard.

La question du droit à l’éducation se pose également avec acuité, pointe pour sa part l’avocate Maitre Fatimata Mbaye, militante et présidente de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH).

« Toutes les filles n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, fait-elle remarquer. Toutes les femmes n’ont pas eu la chance d’accéder au savoir. Ce qui est aujourd’hui inconcevable, c’est qu’on écarte la femme de la gestion de la cité, de la politique, de l’économie. Nos familles ne peuvent pas vivre sans la participation de la femme. La vendeuse de cacahuètes, c’est elle qui fait nourrir sa famille. Celle qui vend le melahfa (voile), c’est elle qui fait marcher la maison. Celle qui vend le poisson, c’est pareil. Vous voyez que le rôle de la femme ne va pas finir et on n’est pas encore à la fin mais elle nous réserve des extraordinaires surprises. Elle nous réserve surtout un engagement profond et sincère ».

Les femmes sont sources d’inspiration, note de son côté l’auteure tunisienne Hella Féki.

Pour elle, celle qui l’a inspiré s’appelle Michèle Rakotoson, écrivaine, dramaturge et journaliste malgache. Elle est tombée admiratrice de son combat en faveur de l’éducation des enfants malgaches.

« Elle a été pour moi une femme formidable que j’ai pu fréquenter pendant que je vivais au Madagascar », se rappelle-t-elle, ajoutant qu’elle l’avait également aidé à intégrer le Parlement des écrivaines francophones qui a pour objectif de promouvoir la cause et la voix des femmes.

« Le combat des femmes, je pense qu’il n’est jamais acquis. Il faut faire en sorte qu’aucune avancée ne connaisse un moment de délitement », conclut-elle, avant de revenir longuement sur les avancées qu’a connues son pays en matière d’émancipation des femmes.

« Le combat des femmes ne fait que commencer », ajoute l’auteure camerounaise Djaïli Amadou Amal, en illustrant ses propos par la situation dans les pays du Sahel.

« Les femmes au Sahel sont encore assignées aux pesanteurs socio-culturelles entravant leur épanouissement, le plein développement de leur potentiel, leur accès à des destins dignes et émancipés », commente-t-elle.

Par Babacar BAYE NDIAYE
Pour Cridem

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