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26-12-2022

15:29

Maroc: un rapport critique la condamnation de migrants après les événements de Melilla

RFI Afrique - À Nador, dans le nord du Maroc, l'Association marocaine des Droits de l'Homme (AMDH) indique avoir été empêchée par les autorités d'organiser une manifestation de soutien aux migrants au lendemain de la publication d'un rapport dénonçant les condamnations « sévères » et sans preuves « convaincantes » de plusieurs migrants suite aux événements de Melilla le 24 juin.

Une marche aux chandelles était prévue dimanche 25 décembre à 11 heures pour demander justice et dignité pour les immigrés au Maroc.

Manifestation empêchée par les autorités, selon l'Association marocaine des Droits de l'Homme (AMDH), qui organisait cette marche à la suite de la publication de son rapport sur la condamnation de dizaines de migrants après le drame de Melilla, le 24 juin 2022.

Dans ce rapport, l’AMDH constate plusieurs manquements aux droits des migrants : entre autres, lors des arrestations et des auditions, interprètes et avocats n’était pas présents. Mais selon Khadija Ainani, vice-présidente de l’association, le problème principal est la similitude entre les différents procès-verbaux rendus.

« Il y avait des copier-coller sur les PV de la police, c’est-à-dire qu’il y avait les mêmes chefs d’accusation avec des PV qui se ressemblent, souligne-t-elle. Ils ne changent que les noms et les nationalités, c’est-à-dire les profils de chaque migrant. »

Déception après la décision de la justice espagnole

Si l’AMDH estime avoir du mal à obtenir justice du côté marocain, l’association attendait beaucoup des tribunaux espagnols, mais l’enquête a été classée sans suite par le parquet espagnol la veille de la sortie du rapport de l’association. 

« On pensait que la justice en Espagne était beaucoup plus indépendante que la justice au Maroc, déclare Khadija Ainani. On a donc été surpris par cette décision. L’État espagnol et l’État marocain ne veulent pas la vérité sur ce dossier-là. »

L’AMDH demande donc qu’une enquête internationale soit menée, estimant que dans le contexte actuel de rapprochement entre le Maroc et l’Espagne, il sera difficile d’établir les faits.

Avec notre correspondante à Rabat, Nadia Ben Mahfoudh




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