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Snim : la maison mère se porte bien, ses filiales claudiquent
Le Quotidien de Nouakchott - Elle n’a pas atteint l’objectif fixé pour 2022 à savoir vendre 13,5 millions de tonnes de minerai de fer, mais elle a quand même réussi à établir un record historique de ventes.
En effet la société nationale industrielle minière (Snim) dont le capital est contrôlé à hauteur de 78,35% par l’État mauritanien est parvenue à écouler 13,34 millions de tonnes de minerai de fer en 2022 et battre ainsi le record de ventes qui fut de l’ordre de 13,27 millions de tonnes vendus en 2016.
C’est dire que la Snim ne cesse d’améliorer sa production. Toutefois ses filiales connaissent des fortunes diverses. A commencer par ATTM.
La filiale génie civil dont les revenus ont atteint 15, 870 milliards mro en 2020 n’a pu enregistrer qu’un chiffre d’affaire de 6, 780 milliards mro en 2021. Cela d’après le rapport 2021 de la Snim rendu public en octobre 2022.
Les déboires d’ATTM sont liés à la rareté de contrats de contrats signés de gré à gré avec le gouvernement et l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché de construction de routes tels que les turcs Farsel, Metag et Bis Tp du président du patronat mauritanien Zine El Abidine Cheikh Ahmed.
La Société arabe du Fer et de l’Acier (Safa), spécialisée dans la fabrication des pièces de fonderie, créée en 1984, avec l’ambition de contribuer à l’industrialisation du pays quant à elle n’a réalisé qu’un chiffre d’affaire de 1, 63 milliards mro en 2021 contre 1 milliard, 46 milliard en 2020.
Il s’agit là des montants qui parviendront à peine à couvrir les charges fixes d’une société de la taille de la Safa.
La Société de Gestion des Installations Pétrolières (GIP) dont l’activité porte sur la création et l’exploitation d’installations de réception, de stockage, de transport et de distribution d’hydrocarbures raffinés ou non a enregistré un chiffre d’affaire de 780 millions mro contre 700 millions mro en 2020, donc des recettes insignifiantes comparées à l’investissement consenti pour la création de l’entreprise elle-même.
La Mauritanienne d’eau et de l’électricité (M2E) contrôlée à 100% par la Snim affiche des revenus qui culminent à 820 millions mro au terme de l’an 2021 contre 730 millions mro de chiffre d’affaire (CA) réalisé en 2020.
L’entreprise Construction Mécanique de l’Atlantique (COMECA) dont le domaine d’intervention couvre la fabrication, la confection et la réparation des pièces, charpentes et ensembles mécaniques a vu elle ses recettes chuter de 780 millions mro en 2020 à 740 millions mro en 2021.
Éléphants blancs
La Société Arabe des Industries Métallurgiques (Samia) dédiée à la production et la vente du gypse, en dépit de la reprise des exportations vers le Sénégal voisin, n’arrive pas à décoller réellement.
L’entreprise qui est née il y a plus de trois décennies a enregistré un chiffre d’affaire de 290 millions mro en 2021. Ses ventes avaient atteint 460 millions en 2020. Il faut rappeler que le gypse qui sort des usines de la Samia n’est pas des plus prisés sur le marché local.
La société Granites et marbres de Mauritanie (GMM) consacrée à l’exploitation et à l’exportation de pierres ornementales a enregistré des recettes de l’ordre de 180 millions mro en 2021 contre 140 millions mro en 2020.
La Société Mauritanienne de Services et de Tourisme (SOMASERT) vient fermer la marche avec un chiffre d’affaire de 90 millions mro au terme de l’an 2021 contre 50 millions mro en 2020.
A la fin on est en droit de se poser la question si les filiales de la Snim ne sont pas des éléphants blancs.