Le Quotidien - Le samedi dernier, la communauté halaybé de la Mauritanie et du Sénégal s’est retrouvée dans la commune de Démette pour ressusciter une tradition vieille de plus de cinq siècles, l’intronisation du «Diagorga». Une cérémonie attendue depuis 2018 après le décès de Sidi Ngaidé.

Cinq ans après le décès du dernier «Diagorga» de la famille des Ngaidé, les Halaybé (communauté vivant sur les deux rives du fleuve Sénégal) se sont retrouvés à Démette le samedi dernier pour introniser Boubou Kayou Ngaidé comme le 18ème «Diagorga».

Le «Diagorga», selon Mamoudou Dia, président du Conseil dé­partemental de Podor et membre de la grande famille Ngaidé (éparpillée dans 17 villages du Sénégal et de la Mauritanie), a le rôle de légiférer en matière de foncier dans la grande famille Ngaidé.

M. Dia ajoute : «Le «Diagorga» est chargé de l’affectation des terres appartenant à la famille Ngai­dé avec équité et justice dans les 17 villages halaybé sur les deux rives du fleuve Sénégal.»

Mamoudou Dia affirme que «la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie est une ligne imaginaire, car les liens de parenté entre les populations dépassent cette frontière».

Pour perpétuer la tradition, le titre de «Diagorga» a été ainsi attribué au plus âgé de la grande famille Ngaidé de la communauté halyabé du Sénégal et de la Mauritanie. La cérémonie d’intronisation de «Diagorga» date de 1510, avec l’intronisation de Yéro Gallo Ngaidé.

Le maire de Démette, les autorités administratives, religieuses et coutumières du Sénégal et de la Mau­ritanie ont fait le déplacement pour marquer cette cérémonie qui a une portée historique significative chez les Halaybé.

Par Demba NIANG – Correspondant