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Les États-Unis, craignant un afflux de migrants, déploient 1 500 soldats supplémentaires à leur frontière sud
Courrier International - L’envoi de troupes a été décidé à l’approche de l’expiration, la semaine prochaine, du titre 42, une mesure sanitaire controversée permettant d’expulser sans délai les migrants franchissant les frontières terrestres du pays.
L’administration Biden va déployer 1 500 soldats supplémentaires à la frontière avec le Mexique, ont indiqué, mardi 2 mai, des responsables américains. La décision survient “alors que l’on craint que des dizaines de milliers de migrants n’arrivent, une fois que le titre 42 aura expiré”, écrit Fox News.
Datant du début de la pandémie de Covid-19, la mesure, qui permet d’expulser sans délai les migrants franchissant les frontières terrestres des États-Unis, est sur le point de prendre fin le 11 mai, contextualise Politico.
Les autorités américaines ont dès à présent “constaté une augmentation du nombre de migrants franchissant la frontière entre les États-Unis et le Mexique en prévision de l’expiration du titre 42”, rapporte CNN.
Ces derniers jours, environ 7 000 personnes s’y sont présentées chaque jour, selon la chaîne, “un chiffre qui devrait augmenter dans les semaines à venir”.
Inquiétude croissante
Les militaires iront rejoindre, pendant quatre-vingt-dix jours, les 2 500 soldats de la garde nationale déjà envoyés sur place pour assister la police aux frontières. Ils n’auront pas de rôle de maintien de l’ordre et n’effectueront que des tâches administratives et de surveillance.
“L’initiative de l’administration Biden s’inscrit dans la tendance”, observée chez plusieurs présidents avant lui, “à utiliser des troupes pour appuyer la police aux frontières en manque de personnel, le Congrès ne lui ayant pas accordé tous les fonds nécessaires pour accomplir son travail”, rappelle Politico.
Ce déploiement de troupes “est le signe d’une inquiétude croissante, au sein de la Maison-Blanche quant au contrecoup politique qui résulterait d’une recrudescence des passages illégaux” après la levée, ordonnée par un tribunal, de la mesure de l’ère Trump, analyse de son côté The New York Times.
“Si Joe Biden est entré en fonctions en promettant de mettre en place un processus ordonné et plus humain pour les demandeurs d’asile, les passages illégaux sont apparus comme une vulnérabilité politique majeure pour lui.”
“Les républicains ont déjà critiqué Joe Biden pour avoir assoupli les restrictions aux frontières” mises en place par son prédécesseur, Donald Trump, dont les politiques avaient pourtant suscité un tollé à l’étranger, notamment avec “des photos d’enfants séparés de leurs parents et mis en cage”, rappelle le journal.
“Inacceptable”
CNN remarque pour sa part que “l’afflux de migrants prévu pour la semaine prochaine arrive à un moment critique pour Joe Biden”. Une nouvelle crise migratoire “l’exposerait aux attaques” du Parti républicain, juste “après avoir lancé sa candidature pour 2024”.
Mais Joe Biden pourrait également “se retrouver dans une situation délicate avec les membres de son propre parti”, prévient Politico.
Sous le mandat de Trump, de “nombreux démocrates” s’étaient en effet “farouchement opposés” au déploiement de troupes à la frontière avec le Mexique, “arguant que cette mesure était motivée par des considérations politiques, […] et que les militaires participeraient discrètement à l’application de la loi”, retrace le média.
Mardi, le sénateur démocrate du New Jersey Bob Menendez a jugé “inacceptable”, dans un communiqué, la “militarisation de la frontière par l’administration Biden”. “Le déploiement de personnel militaire ne fait que signaler que les migrants sont une menace que les troupes de notre pays doivent contenir. Rien n’est plus éloigné de la vérité”, a-t-il tancé.
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