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La mobilisation contre l’enrôlement jugé "discriminatoire" ne faiblit pas
Le Calame - À quelques semaines de l’échéance fatidique, la mobilisation contre l’enrôlement jugé « discriminatoire » et « raciste » ne faiblit pas. Jeudi 9 Novembre à Nouakchott, devant le centre d’enrôlement de la Polyclinique, et un peu partout à l’étranger, des activistes se sont réunis pour alerter sur les artifices utilisés dans les centres d’enrôlement pour empêcher les populations de s’inscrire : absence de réseau Internet ou des cadis dans les tribunaux départementaux, jugements non conformes, centres fermés…
Relevant les lenteurs délibérées ainsi constatées en de nombreux centres, ces militants opposent un niet catégorique à la date-butoir du 31 Décembre fixée pour fermer le registre d’état-civil aux citoyens âgés de plus de six ans.
Le constat semble bel et bien objectif : le recensement de la population lancé le 28 Novembre 2012 en Mauritanie par le gouvernement en vue de doter notre pays d'un fichier d'état-civil plus fiable prolongeant celui de 1998, s'est révélé, dans ses conditions et modalités d'application, humiliant et discriminant envers les Noirs.
Exigeant l’annulation pure et simple de ladite date-butoir tant que tous les citoyens mauritaniens sommés de prouver leur « mauritanité » ne se sont pas enrôlés, les protestataires ont brandi des slogans : « Non à l’apatridité ! », « Nous refusons d’être des sans-papiers dans notre propre pays ».
Les manifestants ont également rappelé le cas des mauritaniens expulsés du pays durant les évènements de 1989. Ils exigent leur retour et leur rétablissement dans leur droit de citoyen.
Dès le début du recensement, on remarqua que le systématisme du recensement avait des fins politiques. Il tendait notamment à écarter la population noire de Mauritanie, toutes tendances confondues, en mettant ses ressortissants en position de présumés étrangers dans leur propre pays.
C’est cette volonté de priver les Noirs de Mauritanie de leur état-civil que l’organisation « Touche Pas à Ma Nationalité » (TPMN) qualifie de « génocide biométrique » et cela explique les violentes contestations ayant eu lieu en Mauritanie, faisant des victimes, en particulier des enfants, dont le jeune Lamine Mangane, 17 ans, sauvagement abattu par des policiers lors d'une manifestation à Maghama.
Cet enrôlement a été contesté dans sa méthode discriminatoire, en France, en Europe, aux États-Unis et ailleurs dans le Monde.