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09-04-2024

08:35

Au milieu du désert, cette médecin s'engage pour la santé des villages d'Afrique

Actu - Du 24 février au 9 mars 2024, Véronique Foulon Lerouet, médecin installée à Condé-en-Normandie (Calvados), est partie en mission humanitaire à Chinguetti en Mauritanie.

Fondée en 1999, l’association « Les médecins de Chinguetti-Pakbeng » compte aujourd’hui près de 170 membres mobilisés pour répondre aux besoins de santé en Mauritanie, au Sénégal et au Laos.

Véronique Foulon Lerouet, médecin à Condé-en-Normandie (Calvados), revient d’ailleurs d’une mission en Mauritanie.

Un projet initié il y a 25 ans

C’est en 1998 que Guy Borel, médecin généraliste lyonnais, et Bernard Pinon, fondateur de la société Insudiet, évoquent par hasard leurs expériences en Afrique.

Ce dernier décide alors de créer l’association Les Médecins de Chinguetti et d’organiser des missions récurrentes sur place.

C’est d’ailleurs en 1999, à l’initiative de Maurice Freund, pionner des voyages humanitaires en Mauritanie, que le premier voyage à Chinguetti est organisé.

En 2007, l’association élargit sa présence au Laos et décide de se renommer Médecins de Chinguetti-Pakbeng.

Un pays lui aussi dénué d’infrastructures sanitaires décentes et où le besoin est immense.

Forte de ses réussites, l’association est ensuite appelée pour le Sénégal et décide d’y conduire des actions dès 2018. Ces interventions, ciblées, permettent d’obtenir de bons résultats sur place.

Chaque membre intervient donc de façon récurrente sur les sites de Chinguetti ou encore de Pakbeng, à travers des missions ponctuelles.

L’objectif ? Maintenir une présence de médecins français en permanence sur ces sites.

Missions et soutien

Ainsi, l’association intervient dans des pays à forts besoins, où les infrastructures médicales sont rares.

Grâce aux soutiens de partenaires prestigieux, elle parvient à mener des actions ciblées : soins, formations ou encore dons de médicaments.

Le Rotary club de Flers-Condé, celui de l’ile de Ré et de l’Isle-Adam, Théa Pharma, ainsi que PiLeJe, sont des soutiens précieux de l’association.

"On apporte des soins et on fait aussi de la formation pour les soignants locaux", explique Véronique Foulon Lerouet.

Localement, sages-femmes, infirmiers, médecins, sont ainsi formés afin de maintenir un haut niveau de soin une fois le départ des médecins français.

Nouveauté cette année, les enfants du collège d’Athis-de-l’Orne ont pu échanger avec les élèves mauritaniens.

"On a fait des échanges de dessins, et de papeterie, de petites voitures, de peluches et de cadeaux", indique Véronique Foulon Lerouet.

Une première pour une école du Bocage, et qui devrait s’inscrire dans la durée.

Un parcours sinueux les attend

Arrivées le 24 février à l’aéroport d’Atar en Mauritanie, Marie-Andrée Auquier et Véronique Foulon Lerouet doivent emprunter un taxi-brousse pour traverser le désert et se rendre jusqu’au village de Chinguetti.

Durant trois jours, elles restent au village afin d’organiser leur mission. Elles partent ensuite deux jours durant à Derouate chez le chef du village où elles dormiront sous une tente rudimentaire.

Des visites médicales à domicile sont planifiées et des cadeaux sont distribués à la population. L’accueil y est chaleureux.

Elles repassent ensuite à Chinguetti afin de faire le plein de médicaments avant de s’arrêter visiter l’hôpital espagnol de la ville.

Le matériel y est impressionnant : blocs, salle d’accouchement, de réanimation, labo, radio avec ligne télé expertise, salle de formation et de repos.

Un luxe pour un tel lieu, mais l’infrastructure y est malheureusement peu utilisée, faute de soignants.

Elles enchaineront durant deux semaines, visites dans les dispensaires, rendez-vous à domicile chez l’habitant et visite dans les écoles.

Elles dressent un constat amer sur la situation, mais notent des progrès importants.

Des avancées majeures

Ce qui est frappant, c’est que depuis les premières missions initiées au début des années 2000, beaucoup de progrès ont été faits, notamment grâce à l’appui de l’État mauritanien.

"Du matériel assez performant, envoyé pour beaucoup de France, vient enrichir les dispensaires. Ils font des soins très performants. Sur place, ils ont des générateurs, beaucoup de solaire. Ils peuvent alimenter en électricité les pompes, pour pomper de l’eau", souligne Véronique Foulon Lerouet.

Des progrès importants qui ont changé la vie de la population locale, même si les carences en matière de santé persistent.

Portée par leur nouvelle présidente, l’association des Médecins de Chinguetti-Pakbeng entend bien poursuivre les actions dans le temps.

Véronique Foulon Lerouet compte d’ailleurs retourner sur place d’ici octobre 2024.

« C’est une façon très enrichissante de découvrir un pays et des gens que d’aller les soigner », conclut-elle.





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