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23-06-2024

19:00

Quand les autorités consulaires et diplomatiques américaines et européennes portent atteinte à la dignité des mauritaniens en Mauritanie

Les grandes nations démocratiques de ce monde, s’érigent souvent, ou même toujours, en donneurs de leçon, pour tout ce qui est pratique relative au comportement humain, faisant appel au civisme, à l'éthique, et aux droits de l’être humain.

Les grandes démocraties des grandes nations de notre époque revendiquent la paternité, se portent garantes du respect du droit et de la dignité humaine, au prix de sanctions ou de jugements pour quiconque dérogerait, par quelconque acte de nature à bafouer ses valeurs dites universelles.

Et pourtant, ce qui se passe dans les représentations diplomatiques et consulaires des grandes nations dans nos pays, bafoue toutes les valeurs théoriques, qu'elles défendent, et utilisent, selon telles circonstances, ou telles circonstances.

En Mauritanie, voir des citoyens mauritaniens, ou juste des êtres humains, attroupés le matin, sous le soleil et le vent, devant la porte d’une ambassade européenne ou américaine, fait désormais partie du décors quotidien, naturel, et normal de ses institutions.

L’une des épreuves les plus humiliantes, que l'on pourrait vivre dans son propre pays en Mauritanie, serait de répondre à un rendez-vous pour une demande d'un visa dans l’une de ces ambassades.

En l'occurrence, au consulat des États-Unis d'Amérique, après un parcours du combattant pour obtenir un rendez-vous, des demandeurs de visas, sont regroupés le matin, devant le consulat comme des animaux, filtrés à l'accès au consulat, et orientés à la salle des formalités, par des Mauritaniens, avant de subir l'épreuve fatidique d’un interrogatoire policier par les autorités américaines.

A travers une vitre épaisse, le consule de l'autre côté, vous parlera avec autorité, arrogance, et comme un maitre, sans se gêner, ni hésiter, à vous faire certaines remarques désobligeantes, et humiliantes, sur votre vie privée, et tout cela en public, à travers un micro.

Cette pratique, si on ne s’y prend garde friserait un complexe de supériorité, si ce n’est pas plutôt racisme.

Venir chercher un visa à l'ambassade des États-Unis d'Amérique, ou renouveler un passeport, pour son enfant citoyen américain, ou pour tout autre droit qu'il aurait en tant que citoyens américain , c'est accepter de subir l'humiliation, et de voir sa vie privée étalée en public.

Un jugement, basé durant l’interrogatoire, sur des arguments très personnels, même s’agissant des droits d’enfants citoyens américains de parents africains.

Des arguments dits personnels, car à l’encontre très souvent, des droits que la législation américaine elle-même défend.

Un tel comportement de la part d'un officiel américain, c'est contre dire l'histoire, et le concept des États-Unis d'Amérique, dont la philosophie même de son essence, et de son existence, est basée et fondée sur l'immigration.

A noter que tous ces demandeurs de visa, rejetés, ont eu à bénéficier à plusieurs reprises d’un visa, et ne présentent aucun critère de candidature à l’immigration.

En outre, un tel comportement est permis parce que les autorités mauritaniennes ne font preuve d’ aucun honneur, ni de responsabilités, pour le respect de la dignité, de la protection du citoyen mauritanien, et de la sacralité de leurs indépendance et souveraineté.

Une illustration parfaite, est la fermeture le soir, des routes publiques qui longent l'ambassade de France, de part et d'autre, et qui restent interdites de passage même aux ambulances, et aux véhicules des autorités ou de sécurité mauritaniennes. Ce blocus, responsabilité on ne sait de qui, doit tout simplement cesser.

De tels agissements rappellent à s’y méprendre, les comportements et velléités belliqueuses de l’époque coloniale, alors que ces nations ont été, ironie du sort, les premières à dénoncer toute atteinte à la liberté, la dignité, et les valeurs fondamentales humaines.

Nous apportons humblement ce récit vécu par des milliers de citoyens mauritaniens, pour attirer l'attention de nos autorités, sur ses questions essentielles, relatives à la dignité humaine et à la souveraineté de notre nation.

Par le Pr SECK MAME NDIACK





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