Kassataya - Au moment où la Mauritanie attend les premières bouteilles de gaz en 2025, les observateurs s’interrogent sur le spectre de la malédiction des ressources naturelles qui plane sur les autorités de Nouakchott.

Cette interrogation légitime des observateurs est considérée comme une alerte aux autorités de Nouakchott qui doivent prendre au sérieux les grands enjeux du projet GTA”Grand Tortue Ahmeyin” qu’elles partagent avec le Sénégal. La grosse tête serait pour Ould Ghazouani de croire que le pétrole et le gaz constituent une panacée dans la gestion des finances publiques.

Déjà c’est la course de l’UE qui a placé ses pions dans l’hydrogène vert mauritanien et reste un client sérieux du gaz pour réduire sa dépendance vis à vis de la Russie. La France est également en première ligne.

Le plus difficile pour Ould Ghazouani qui entame son dernier mandat c’est de gérer les futures recettes gazières générées par l’exploitation. Le premier risque de ce grand projet c’est la fluctuation des prix du marché du gaz dans les grands pays producteurs dans un contexte de guerre en Ukraine et du pétrole avec la guerre au Moyen-Orient.

Le deuxième risque est lié à la politique du gouvernement d’ici 2030 en matière budgétaire. Et sans réformes structurelles, la Mauritanie pourrait basculer dans une hausse perpétuelle de son déficit budgétaire.

C’est en définitive la gestion des ressources naturelles qui est pointée du doigt. La Mauritanie possède déjà d’énormes ressources naturelles, le fer, le cuivre et l’or et rien n’a changé pour les Mauritaniens depuis des décennies et pourtant ils sont moins de 5 millions d’habitants y compris les étrangers.

Cette mal gouvernance devait être contrôlée par le parlement et la cour des comptes qui doivent être en mesure d’évaluer les ressources gazières. Malheureusement, ces deux institutions fondamentales sont inféodées au chef de l’exécutif. La bonne gestion des finances publiques est la clé qui peut éviter la malédiction des ressources naturelles.

Cherif Kane