Cridem

Lancer l'impression
17-10-2024

22:00

Quatre siècles d’histoire : le village de Joukary menacé de disparaitre à cause des inondations

Sahara Medias - Les villageois de Joukary se préparaient à vivre une journée normale, les hommes se rendant dans les champs pour irriguer leurs cultures et les femmes prêtes à vaquer aux travaux ménagers, un programme mis à l’eau par les eaux du fleuve Sénégal qui leur ont coupé la route.

La crue du fleuve Sénégal a soudainement, et sans préalable, inondé le village, bloquant son accès, malheureusement les avertissements lancés la veille par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal concernant les inondations qui menaçaient les zones riveraines n’ont pas laissé suffisamment de temps aux habitants pour évacuer leur village.

Le risque d’inondation

Le village de Joukary, situé dans la commune de Lexeiba 2, wilaya du Trarza, dont l’histoire remonte à quatre cents ans, est aujourd’hui en voie de disparition, selon ses habitants.

Isaac, un ancien du village, a déclaré à Sahara Media que cet ancien village, qui a été le témoin de l’histoire de plusieurs générations, est confronté à la menace des inondations qui ont emporté ses maisons et piégé ses habitants.

Les ruines de ce village historique, qui a résisté au temps et aux changements, pourraient effacer la mémoire d’un lieu qui a résisté aux vicissitudes et éponger une histoire vieille de plusieurs siècles.

Isaac ajoute qu’ils sont habitués aux inondations qui balayent le village de temps à autre, mais cette fois-ci, la situation était différente, les inondations ayant été beaucoup plus fortes et plus inquiétantes.

Isaac se souvient des scènes où l’eau coulait à flots dans son village sinistré, précisant qu’il n’a pas pu quitter sa maison depuis une semaine, comme d’autres habitants qui attendent des interventions de la marine.

La situation à Joukary est particulièrement dure, les populations sont coupées du monde extérieur accessible seulement par bateau mais les autorités locales ont lancé une campagne de secours avec le concours de la marine mauritanienne.

Un journaliste de Sahara Media, qui a suivi les scènes d’inondation dans ce village, a déclaré que les habitants sont tributaires de l’aide fournie par la marine, la seule qui, grâce à ses moyens d’intervention, est capable de se rendre dans le village encerclé par les eaux du fleuve.

Le journaliste a ajouté que les villageois craignent que les inondations ne s’étendent à leurs maisons, confirmant que certaines familles ont été déplacées dans une autre zone du village après que l’eau ait englouti leurs maisons.

Anticipation et anxiété

Dans le village de Lexeiba 2, les habitants anticipent déjà l’anxiété craignant que la crue du fleuve n’atteigne leur village selon les autorités locales de la wilaya du Trarza.

Une habitante de Lexeiba 2 affirme que leurs maisons sont encerclées de partout par les eaux sans aucune assistance du gouvernement ajoutant qu’ils ont besoin d’une intervention urgente car la situation est devenue intenable ».

Pendant ce temps, le correspondant de Sahara Media a rapporté que la marine mauritanienne a commencé à évacuer les résidents du village de Karfata après qu’il ait été inondé par les eaux du fleuve Sénégal.

Le journaliste a indiqué que le village est situé à la frontière avec Lexeiba 2 dans la moughata de N’Tékane, et le nombre de familles qui y vivant est estimé à environ 50.

D’autre part, l’Agence Mauritanienne d’Information (officielle) a rapporté qu’une délégation du Comité de Gestion des Urgences et des Crises a visité les équipements logistiques et techniques qui interviendront dans les zones touchées par les inondations dans la wilaya du Guidimakha.

La délégation a visité le siège de l’administration régionale du ministère de l’hydraulique et de l’Assainissement, qui a dépêché six camions citernes pour distribuer de l’eau potable aux sinistrés.

La délégation a également visité la 4e région militaire, qui a fourni des véhicules pour transporter du matériel dans les moughatas de Gabou et Wompou.

La délégation a visité les entrepôts du commissariat à la sécurité alimentaire, où sont stockés des denrées alimentaires, des tentes, des matelas, des couvertures et des moustiquaires, ainsi que le siège Takaful de Taazour, où de l’argent cash sera distribué aux familles sinistrées.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org