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17-10-2024

17:30

Martinique: un accord signé pour baisser le prix de certains produits alimentaires de «20% en moyenne»

RFI-Afrique - L'État a annoncé dans la soirée du 16 octobre avoir signé un accord, notamment avec les distributeurs, pour baisser de « 20 % en moyenne » les prix de l’alimentaire en Martinique, où depuis plus d’un mois, il y a une forte mobilisation contre la vie chère. Mais l'accord n'a pas été signé par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l’origine de la mobilisation.

Le protocole d’objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère en Martinique, a été signé par l'État, la Collectivité territoriale de la Martinique, des parlementaires, des distributeurs (hypermarchés et supermarchés notamment), des grossistes, et le Grand port maritime. Dans l'île, les prix de l’alimentaire sont actuellement 40 % plus chers que dans l’Hexagone.

Cet accord, arraché au terme d’un septième volet de négociations, prévoit une réduction de 20 % en moyenne des prix de vente actuellement pratiqués sur une liste de 54 familles de produits correspondant aux produits alimentaires les plus consommés.

Cette réduction des prix sera le résultat de baisses des coûts d'achat et d'acheminement des 6 000 produits alimentaires importés, ainsi que d'un engagement ferme et obligatoire des grands distributeurs de réduire significativement leurs marges sur la vente de ces produits.

Une baisse jugée insuffisante

Mais il y a un grand absent parmi les signataires : le collectif à l'origine des mobilisations. Il n’a pas signé l’accord parce qu’il estime que ce n'est pas suffisant. Le collectif souhaite que la baisse des prix consentie par l'État et les divers acteurs locaux concerne tout l’alimentaire, et pas seulement une cinquantaine de familles de produits. Il faut inclure les produits frais et les produits bios. Pour le collectif, on parle de 6 000 produits sur 40 000, ce qui est vraiment insuffisant.

Le collectif est ultra-déterminé. Les blocages sont maintenus partout, et les barrages vont se poursuivre sur toute la Martinique. La levée de ces barrages est conditionnée à la venue du ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, qui se trouve actuellement en Nouvelle-Calédonie. Il a salué l'accord, tout en assurant qu’il viendrait en Martinique en temps voulu, mais qu'il n’aime pas la mise sous pression.

Situation extrêmement tendue sur place

Depuis début septembre, la Martinique est en proie à une très forte mobilisation sociale qui dégénère régulièrement en violences urbaines. Ces dernières semaines, l'île a connu des pillages, des incendies, des blocages de routes et l’envahissement de l'aéroport de Fort-de-France.

Comme le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens appelle à poursuivre le mouvement et qu'il est très écouté, il est difficile de voir comment la situation pourrait s'apaiser.

Un couvre-feu, entré en vigueur le 10 octobre entre 21h et 5h du matin, a été prolongé jusqu'au 21 octobre. Il y a également une interdiction de l'achat, de la vente et du transport au détail de carburant et de produits explosifs, ainsi que de l'utilisation d'artifices et d'autres articles pyrotechniques.

L'accord signé ne devrait donc pas apaiser la situation. Le collectif est très remonté et semble déterminé à poursuivre son mouvement.

Par : Olivier Chermann



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