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20-10-2024

15:16

Débordement du fleuve Sénégal : 55 600 sinistrés et 1 002 hectares de cultures inondées au Sénégal, silence radio du côté de la Mauritanie

Le360afrique - Alors que le Sénégal et la Mauritanie font face à une catastrophe naturelle sans précédent due au débordement du fleuve Sénégal, les réactions des deux États sont totalement aux antipodes. Du côté sénégalais, les premières données officielles sur l’ampleur des dégâts viennent d’être rendues publiques.

Quelque 55.000 personnes dans 51 villages et 44 autres sites, agricoles notamment, ont été jusqu’à vendredi, touchées par des inondations provoquées par le débordement du fleuve Sénégal à la suite de fortes pluies, a-t-on indiqué de source officielle.

Dans un communiqué, le ministre porte-parole du gouvernement sénégalais, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, a déclaré que plus de 95 localités sont submergées dans les régions de Matam et Saint-Louis, avec 774 ménages directement affectés, représentant environ 55 600 personnes. En outre, 1 002 hectares de cultures, principalement du piment, du riz et du maïs, ont été détruits.

Face à cette catastrophe, le gouvernement annonce avoir « immédiatement débloqué 8 milliards de francs CFA » pour les premières mesures d’urgence. Une mobilisation interministérielle a été aussi mise en place sous la coordination du ministre de l’Intérieur, impliquant notamment les Forces armées, la Santé, l’Hydraulique et l’Assainissement, ajoute-t-on.

Face aux conséquences dévastatrices des inondations causées par les crues, le président Bassirou Diomaye Faye a visité samedi à Bakel les zones touchées, en assurant les populations sinistrées de la « solidarité permanente » du gouvernement pour leur apporter réconfort et consolation.

« Je veux dire aux populations qui sont dans cette situation, où qu’elles soient sur le territoire national, qu’elles auront le gouvernement à leurs côtés », a dit le président sénégalais.

Le Chef de l’État a fait savoir que " évidemment, le gouvernement ne va pas s’en tenir à gérer cette situation. D’ores et déjà, j’ai instruit le Premier ministre, le gouvernement et les ministères concernés de réfléchir à un plan de mitigation qui peut apporter des solutions définitives à la situation que ces populations sont en train de vivre ».

« Je suis venu dans le département de Bakel pour apporter aux populations sinistrées sa « solidarité personnelle, ainsi que celle du gouvernement et de la nation toute entière », a-t-il affirmé, ajoutant: « Je veux dire aux victimes de cette situation assez difficile que nous sommes à leurs côtés. Nous pensons à eux, nous agissons pour leur apporter le réconfort nécessaire sur tous les plans ».

Saluant la réactivité du gouvernement à travers les autorités ministérielles concernées qui se sont déjà déplacées dans cette région, le président Faye s’est dit également satisfait de la prise en charge des familles sinistrées par les autorités déconcentrées et les forces de défense et sécurité.

Le gouvernement a également mobilisé les ministères des Forces armées, de la Santé, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, ainsi que les autorités territoriales et décentralisées, pour assister les populations sinistrées.

« À Bakel, en particulier, 150 tonnes de riz et 1 000 000 litres d’eau potable ont été distribués. Un hôpital militaire de niveau 1 a été déployé pour offrir des consultations médicales gratuites aux populations touchées, tandis que des patrouilles de sécurité veillent à la protection des sites de relogement », rapporte le communiqué du gouvernement.

Il assure que l’État « reste déterminé à aller au-delà de l’urgence et a déjà planifié la construction d’infrastructures résilientes, telles que des digues de protection et des routes adaptées pour prévenir de futures inondations ».

Une crue d’une ampleur inhabituelle frappe les riverains du fleuve Sénégal, qui prend sa source en Guinée et coule au Sénégal, en Mauritanie et au Mali, trois pays ayant en commun notamment un barrage hydro-électrique installé au Mali, à Manantali.

Des médias rapportent, par ailleurs, qu’après la sortie du fleuve Sénégal de son lit pour semer le chaos à Bakel au niveau des communes de Balou, Diawara, Aroundou et autres localités, celui de la Gambie voisine, a commencé à déverser son trop-plein dans les villages qui le polarisent.

Silence radio en Mauritanie

Bien que les médias ne rapportent pas d’informations détaillées sur la réponse des autorités mauritaniennes, la situation semble tout aussi préoccupante du côté mauritanien. En effet, le fleuve Sénégal constitue une frontière naturelle entre le nord du Sénégal et le sud de la Mauritanie. Par conséquent, les inondations causées par les fortes crues affectent inévitablement les populations riveraines mauritaniennes.

Selon les premières estimations, plusieurs villages mauritaniens bordant le fleuve auraient été touchés par ces inondations d’ampleur inhabituelle. Cependant, les détails précis sur l’étendue des dégâts, le nombre de personnes affectées et les mesures d’urgence mises en place par le gouvernement mauritanien ne sont pas encore disponibles.

Les prochains jours apporteront sans doute plus de clarté sur la situation en Mauritanie et les actions entreprises par les autorités pour faire face à cette crue exceptionnelle du fleuve Sénégal, frontière naturelle partagée par les deux pays.

Par Le360 Afrique (avec MAP)





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