Kassataya - Un citoyen mauritanien vient d’être incarcéré à la prison de Rosso, ville frontalière frappée par les dernières inondations. Le prévenu avait interrompu le préfet qui s’adressait aux populations pour critiquer la gestion catastrophique des autorités face aux sinistrés.

Cet exemple édifiant de l’autoritarisme des autorités administratives va de pair avec une justice toujours obéissante. Ajoutez à cela une police répressive contre les opposants au régime de Ould Ghazouani. Ce villageois d’une des localités à Rosso, touchée par les crues du fleuve Sénégal, est un citoyen révolté par l’indifférence des autorités administratives.

En interrompant le préfet en plein discours, il s’attire des foudres de la police. Son arrestation voire son incarcération par le parquet relève d’une injustice. C’est une grave atteinte à la liberté d’expression garantie par la constitution.

Cette affaire en fait une victime judiciaire des inondations. Au-delà c’est le citoyen mauritanien qui est en sursis partout dans un pays où la police arrête, torture et tue sans être inquiétée par la justice. Ce sont surtout les citoyens dits de seconde zone, les négro-africains et les harratines qui sont en danger.

Cherif Kane