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Un travail laborieux et sécurisant
Le Challenge - En escale à Istanbul, de retour d’un séjour de deux semaines en Allemagne, je suis entré dans un restaurant apparemment bondé de touristes et de voyageurs en transit. Là, j’ai pris place à une petite table à la terrasse, face à face avec un homme de type nordique frisant la soixantaine.
Après quelques salutations et introductions d’usage, j’ai compris que mon interlocuteur est un familier de la ville de Nouakchott qu’il aurait visitée plusieurs fois dans le cadre d’un programme de surveillance de la sécurité environnementale et de contrôles radiologiques, chimiques et biologiques, en collaboration avec l’Agence de l’ARSN.
Mon interlocuteur « nordique » a été perspicace découvrant avec aisance mon identité me témoignant respect et révérence.
À la fin de notre discussion, je me suis demandé si le hasard avait vraiment joué son rôle, à environ sept mille kilomètres de distance de mon bled ! Oui, cette rencontre fortuite m’a mis du baume au cœur et j’ai ressenti tout de suite un sentiment de fierté et une grande admiration pour cette autorité… Grâce aux programmes spécialisés qu’elle mène.
A mon retour à Nouakchott, je n’ai pas pu m’empêcher de parler de cette institution, de m’intéresser à elle et de mettre en lumière certains aspects de ses activités ? »
Créée en 2012, l’Autorité Nationale de Radioprotection, de Sûreté et de Sécurité nucléaire (ARSN) est un organisme national chargé de la sécurité de la population, des biens et de l’environnement face aux risques liés à l’utilisation des sources de rayonnement ionisants. Elle contrôle également toutes les activités liées à son domaine de compétence : sûreté nucléaire et radioprotection.
De 2021-2024, l’ARSN a mis les bouchées doubles pour se mettre à jour dans son domaine afin de s’acquitter convenablement des missions qui lui sont dévolues, notamment en matière de contrôle et de réglementation des activités qui utilisent les sources de rayonnements ionisants en Mauritanie.
Pour répondre aux besoins pressant en ressources humaines, l’ARSN a mis en place en mai 2022 un centre de formation en radioprotection, en sûreté et sécurité nucléaires. Ce centre, fruit d’une collaboration fructueuse entre l’ARSN, l’Université de Nouakchott et l’AIEA, contribue depuis à former des techniciens, à fournir des connaissances sur les risques liés à l’exposition aux rayonnements ionisants et à développer des axes de recherche liés au sujet.
Dans la foulée, un centre de gestion des déchets et des sources radioactives est créé dans le pays.
Au niveau des frontières, en application des obligations contractées par la Mauritanie dans le cadre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TPN), l’ARSN a installé des postes de contrôle de détection d’explosions et d’analyses de particules radioactives.
Au Port autonome de Nouakchott dit Port de l’Amitié, l’ARSN a créé un centre de contrôle et de surveillance radiologiques dans l’objectif de protéger les personnes et les travailleurs des sources de rayonnements ionisants et de lutter contre l’entrée illégale dans le pays de marchandises contaminées et de produits ou de matériaux radioactifs, chimiques et biologiques.
Dans ce cadre, l’agence assure une formation continue à des éléments du ministère de la Défense nationale, de la direction générale de la Sûreté nationale, des Douanes, des ministères de la Santé et de l’Environnement, etc.
En vue de profiter de l’expertise et de l’expérience internationale, l’agence est désormais représentée dans plusieurs instances mondiales, continentales, régionales et sous régionales et a signé plusieurs accords de partenariats de coopération bilatérale et multilatérale.
C’est ainsi que l’ARSN bénéficie d’une coopération privilégiée avec l’AIEA et entretient d’étroites relations avec les centres d’excellence de l’Union européenne, l’autorité sénégalaise de Sûreté nucléaire, le Commissariat à l’Energie Atomique en Algérie, l’Agence marocaine de Sûreté nucléaire et Radiologique et le Centre national des sciences et techniques nucléaires.
Aussi plusieurs programmes ont-ils pu être lancés dans ce domaine grâce à ces accords de coopération avec la communauté internationale, en particulier avec l’Union Européenne et l’Agence internationale de l’énergie atomique.
M. Ishagh Mohamed Moussa, un jeune cadre compétent, intègre et dynamique dirige depuis 2021 l’ARSN.
Jouissant de la reconnaissance de ses pairs, il a été élu, au mois d’octobre dernier, président de la Conférence des Parties au Traité de Pelindaba pour un mandat de deux ans.
Yacoub Meiloud