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Inondations dans la vallée : Le député Khally Diallo s’exprime
Future Afrique - Chers compatriotes,
Nous avons récemment eu l'honneur de visiter les populations tragiquement affectées par les inondations, ainsi que les militants et les soutiens indéfectibles dans le département de M’Bagne et celui de Bababé. Ce que nous y avons constaté est tout bonnement inacceptable. Le manque d'assurance et d'actions concrètes de la part des autorités est sidérant.
Après avoir mené des opérations de sauvetage, elles se sont contentées d'installer les sinistrés dans des zones dépourvues d’électricité, d’eau potable, et de latrines. Une telle négligence est indigne d'un gouvernement responsable!
De surcroît, nous avons été profondément choqués par le sort réservé aux enfants, qui errent dans ces camps sans aucune possibilité de retourner à l'école ni d'être réorientés vers des structures adaptées.
Ce constat, mesdames et messieurs, est un affront à notre humanité. Les populations de la vallée du fleuve continuent de subir, non seulement des catastrophes naturelles, mais un abandon structurel flagrant, caractérisé par un manque d'opportunités d'emploi, d'intrants et de semences pour les agriculteurs, sans parler de l'accès déplorable à des soins de santé dignes de ce nom.
Il est impératif de dénoncer un autre fléau : le non-accès à l'état civil, qui constitue une entrave cruciale à la jouissance des droits fondamentaux des Mauritaniens. Le gouvernement doit réagir avec une extrême urgence pour restaurer les possibilités d'enregistrement civil, tant pour ceux qui en sont exclus que pour ceux qui sont encore bloqués dans ce processus mortifère.
Dans toute la vallée, la population fait face à un dilemme majeur : les animaux, en particulier les chameaux, ravagent les cultures sans la moindre assistance des autorités. À l'absurde, nous devons constater qu'un chameau apparaît ainsi doté d'une valeur supérieure à celle d'un citoyen ; en effet, si un chameau meurt, c'est tout un village qui se voit contraint de payer un tribu, même lorsque ce dernier a trépassé loin de ses terres.
Il existe une vendetta manifeste contre les populations de la vallée du fleuve, dans le sud de notre pays. Il est inacceptable que les autorités soient complices de cette situation et fermement liées aux propriétaires de chameaux qui sèment le désordre à tour de bras. La jeunesse, quant à elle, est laissée pour compte, sans aucune perspective réelle d'accès à des formations qualifiantes, essentielle pour son avenir.
Nous interpellons également les autorités supérieures et leur demandons d’anticiper une campagne de prévention contre le paludisme. Avec les inondations, les populations sont confrontées à un risque majeur pour la santé publique, qui nécessite une action immédiate.
Nous en appelons à notre Président de la République, en lui demandant de mettre un terme immédiat à la spoliation des terres des populations de la vallée, pratique insupportable orchestrée avec la complicité d'une administration qui se montre trop souvent inactive, voire complice.
Enfin, je tiens à exprimer notre profond respect et nos remerciements aux populations pour leur accueil chaleureux, leur écoute attentive et les échanges réels et francs sur leur situation. Il est plus que temps de traduire cette écoute en actions concrètes.
Khally Diallo
Député du Peuple