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Les députés de l’opposition alertent sur les dysfonctionnements du budget 2025
SAHARA MEDIAS ///
Des députés de l’opposition ont réaffirmé mardi que le parlement mauritanien avait perdu sa crédibilité auprès du peuple, se transformant en une chambre d’enregistrement sans rôle législatif ou de contrôle, un jour après que des députés de l’opposition se soient retirés lors du débat sur le budget de l’Etat devant la chambre.
Les députés, lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux de l’institution de l’opposition démocratique, après leur retrait de la plénière consacrée à l’examen du budget, ont expliqué leur position en se retirant du débat lors d’une conférence de presse dans les locaux de la Fondation de l’opposition démocratique.
Le président de cette institution, Hamadi Ould Sidi Mokhtar, a menacé « d’une démission massive de tous les membres de l’institution de l’opposition, si la situation présente ne changeait pas sur les plans financier et juridique.
Lors de l’examen du budget de l’État 2025 à l’Assemblée nationale lundi, des députés de l’opposition se sont retirés, protestant contre l’exclusion et le refus de leur permettre de soumettre des propositions d’amendement au projet de budget. Selon l’un des députés qui se sont retirés.
Le député Mohamed Lamine Ould Sidi Mouloud a accusé le gouvernement de « ne dépenser effectivement qu’un quart ou même moins du budget de l’État, tandis que le reste ira dans les poches d’individus corrompus à l’abri de toute poursuite ».
Ould Sidi Mouloud a tenu le régime actuel pour responsable de la « perturbation du rôle du parlement » en « modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale de manière à entraver le dépôt des dossiers d’enquête parlementaire et à faciliter l’abandon de toute initiative en la matière, en contradiction avec le slogan anti-corruption que la majorité brandit timidement ».
Le président du groupe parlementaire du parti Tewassoul, le député Yahya Ould Aboubakr, a évoqué « vingt-huit amendements présentés par les députés de l’opposition, dont aucun n’était prohibitif, et limités à seulement dix milliards d’anciennes ouguiyas, sur un budget total de mille cent soixante-huit milliards ».
« Malgré la vitalité de ces secteurs, ajoute le député, et leur répartition entre la santé, l’éducation, la pêche, l’agriculture et la lutte contre la drogue, qu’il renvoie à la référence du ministre de l’Intérieur à leur usage dans les écoles « ils ont compris, en tant que députés de l’opposition, qu’ils sont contraints d’accepter les erreurs du gouvernement telles qu’elles sont. »
A propos du budget de la nouvelle année, le député Mohamed Bouya Ould Cheikh Mohamed Fadhel a révélé ce qu’il considère « trois grands défauts » dans les postes budgétaires, liés à « la préparation du budget, la distribution de ses ressources et ses résultats ».
Il a notamment mis en garde contre « le recours à l’emprunt dans la préparation du budget » soulignant que « le régime actuel emprunte aux dépens des générations futures, certains que le remboursement de ces emprunts ne se fera pas sous leur règne ».
D’une manière générale, les orateurs ont été unanimes pour dénoncer « l’obstruction du rôle législatif et de contrôle du Parlement, et l’obstruction du travail de l’opposition par le régime », qui dispose d’une majorité parlementaire sans précédent dans l’histoire du pays.