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SOMELEC/SNDE: « Le non-paiement des factures est de 57% » indique le Premier Ministre devant l’Assemblée Nationale
Le Quotidien de Nouakchott -
Le Premier ministre, M. Mokhtar Djay, a récemment attiré l’attention sur une problématique majeure qui pèse lourdement sur les finances des entreprises publiques d’eau et d’électricité en Mauritanie.
Lors de son intervention devant l’Assemblée nationale, il a révélé qu’environ 57 % des factures d’eau et d’électricité restent impayées. Ce manque à gagner considérable représente, selon lui, une forme de corruption et constitue un obstacle majeur au développement des infrastructures de base.
Un phénomène qui freine le développement
Le non-paiement des factures d’eau et d’électricité par les abonnés affecte directement les sociétés nationales SOMELEC (Société Mauritanienne d’Électricité) et SNDE (Société Nationale de l’Eau). Cette situation limite leur capacité à investir dans l’amélioration des services, à entretenir les infrastructures et à répondre aux besoins croissants de la population.
M. Djay a souligné que cette situation reflète une culture de complaisance envers les obligations financières, ce qui alimente les pratiques de mauvaise gouvernance. Selon lui, « ce problème ne peut être résolu sans un changement sociétal » visant à promouvoir une véritable responsabilité collective.
Lutter contre la corruption : une priorité gouvernementale
Le Premier ministre a insisté sur l’importance d’adopter une approche rigoureuse pour combattre toutes les formes de corruption, y compris celles liées au non-paiement des factures. Il a affirmé que la lutte contre la corruption passe par :
-L’application stricte des lois : En renforçant les mécanismes de suivi et de contrôle des obligations financières des citoyens et des entreprises ;
La digitalisation des services : La mise en place de systèmes numériques pour garantir la transparence et réduire les possibilités d’abus ou de fraudes ;
-La classification des entreprises selon des critères précis : M. Djay a expliqué que l’adoption de ce système a permis d’économiser plusieurs milliards d’ouguiyas grâce à des contrats mieux négociés.
Vers une transformation sociétale
Pour résoudre durablement ce problème, le Premier ministre a appelé à un « changement de mentalité collectif », où chaque citoyen se sentirait responsable de ses engagements financiers envers les services publics. Il a également mis en garde contre les généralisations dans les discours sur la corruption, affirmant que pointer du doigt tous les acteurs sans preuves concrètes nuit aux efforts de lutte contre ce fléau.
Grâce à ces réformes et à une gestion plus rigoureuse, le gouvernement affirme avoir réussi à économiser des sommes importantes et à améliorer la transparence dans l’attribution des marchés publics. En comparant les contrats récents à ceux signés avant l’introduction de ces nouvelles mesures, il apparaît que l’État a réalisé des économies substantielles.
Un appel à la mobilisation collective
M. Djay a conclu en affirmant que la lutte contre la corruption et les mauvaises pratiques, telles que le non-paiement des factures, nécessite une mobilisation de tous les acteurs : citoyens, entreprises, et institutions publiques. Il a exhorté la population à respecter ses engagements pour soutenir les efforts de développement national et garantir un accès équitable aux services de base.
Le combat contre le non-paiement des factures, qui mine les performances des sociétés SOMELEC et SNDE, constitue un volet crucial de la réforme engagée par le gouvernement mauritanien. Ce défi, bien que complexe, est surmontable grâce à une synergie entre les politiques publiques, la technologie et la responsabilité citoyenne.