Le Calame -- Entre le 28 novembre 1960 et maintenant, nous avons eu une bonne poignée de premières dames que nous connaissions à travers souvent des extravagances et très rarement par un effacement de la scène.

Nos premières dames sont de ferventes adeptes de Jean Paul Sartre car jamais en tout cas pour 99,99% d'entre elles, elles n'ont voulu tirer leur épingle du jeu. Politique. Affaires, action associative. Qui ne se rappelle pas encore qu'elle était la vraie tête pensante du PPM.

Qui cooptait ? Qui nommait et dénommait? Qui ne se rappelle pas des boutiques d'une certaine ancienne première dame et sa Fondation ? Qui a oublié la boulimie ravageuse de cette autre ou les associations en haut en haut de bienfaisance qui ont permis d'engranger de substantiels fonds ? Il y en avait une ou deux de nos premières dames qui étaient pourtant très discrètes voire même complètement effacées. Nous allons à reculons.

La preuve. En 1962, une affaire célèbre dite du puits de Kreidil (dans les environs de Toueila), décidément, cette Toueila est dans toutes les balles. L'homme qui y tua deux autres hommes a tout simplement été passé par les armes malgré les tentatives d'intercession de sa puissante tribu.

Feu Moktar dit dans ses Mémoires que si cette affaire n'est pas traitée avec fermeté, elle risque d'inaugurer le retour de la Seiba. Nous allons à reculons à très grands pas. Des pas de géant dans l'art de la forfaiture. Dans l'art de l'anarchie et de la pagaille.

Dans l'art du laisser aller. Plus de soixante ans après la première affaire de Toueila, nous revoilà revenu à la vraie Seiba à travers des attroupements tribalo-régionalistes sur fond de youyous et d'apologie déplacée de troubadours et de clowns aux desseins publiquement avoués.

Continuons à aller à reculons. En tout. Nos théâtres de mauvais goût, nos professions de foi et nos déclarations d'intention n'y feront rien. Reculons encore et toujours ! Salut !

Sneiba El Kory